Dr Mounir Bouslah écrit – La constitution d’un parti de centre-gauche, autour du Pdp, Ettajdid, Afek Tounes et autres partis de la mouvance progressiste moderniste, est une bonne nouvelle pour la Tunisie.
Après des mois de morosité politique désespérante dans notre ville, Mahdia, j’ai assisté, dimanche, à des prémices de retour de vie.
Une réunion de partis de centre-gauche et d’indépendants*, annonçant la naissance d’un parti qui se dit fédérateur de forces démocratiques du centre… On en a bien besoin !
Si ce projet aboutit et que les belles paroles sont concrétisées, si les obstacles des gros égos des chefs sont supplantés, si un parti bien structuré avec des compétences diverses et dans tout le pays voit le jour, la Tunisie ne serait que gagnante… Elle serait gagnante parce qu’il y aurait ainsi une perspective d’alternance au pouvoir et une alternative sérieuse à l’équipe actuelle… Et même s’il n’y avait pas d’alternance, elle aurait gagné une opposition sérieuse assez confiante en elle-même et capable d’agir en rangs serrés pour changer l’atmosphère immature et délétère actuelle… Elle aurait aussi à cœur de préparer une alternance qui ne manquerait pas d’arriver un jour…
Toute personne bien intentionnée envers notre patrie ne peut qu’espérer l’aboutissement d’un tel projet, même les partis de la coalition au pouvoir, que je soupçonne toujours de patriotisme, d’esprit démocratique et de bon sens… mais, et il y a toujours un mais…
Quand on parle de centre, de modération, on veut sûrement éviter cette néfaste bipolarisation de la classe politique dont les causes ne signifient pas grand-chose aux Tunisiens lambda ! Et qui risqueraient de mettre de nouveau sur orbite les anciens gouvernants aujourd’hui mis à l’écart ou les hérauts du populisme !
Les initiateurs du futur parti centriste ont bien admis, dans notre société, une certaine tendance identitaire teintée de religiosité pratiquante. Mais tous les Tunisiens ne s’identifient pas tous aux partis à référence religieuse et tout le monde gagnerait à ce qu’ils soient attirés vers un mouvement centriste et modéré.
La prévention et la stratégie avec une longue vue est à mon avis de la responsabilité d’un tel mouvement… Son discours et ses messages devraient aussi aller dans ce sens !
C’est pour moi un jour d’optimisme pour la démocratie dans une Tunisie plurielle… Bon vent les nouveaux !
* La réunion a rassemblé Maya Jeribi (Pdp), Ibrahim Yassine (Afek Tounes), Slaheddine Zahhaf, membre de l’Assemblée constituante, et Saïd Aïdi, ancien ministre de l’Emploi (indépendants).