Kaïs Oukhaï écrit – Le gouvernement, l’opposition et le peuple n’ont pas la même notion du temps qui passe. Le gouvernement prend son temps, le peuple s’impatiente, l’opposition exige un agenda des prochains rendez-vous…


Les fins de mois, quand nos comptes sont au rouge, on a l’impression qu’il se dilate mais pendant nos vacances d’été, on ne le voit même pas passer. Et les exemples ne manquent pas, suivant qu’on soit bien accompagné ou en chagrin d’amour ou en situation d’attente ou d’angoisse…

L’argument de notre ministre de l’Intérieur, samedi, sur Hannibal TV, «qu’il est lui-même resté 6 ans en fuite avant d’être arrêté» pour justifier la non-arrestation des éléments salafistes ayant agressé Zied Krichen et porté outrage au drapeau national, m’a poussé à cette réflexion sur le temps…

La plupart de nos dirigeants ont passé des années de «sacrifices» à courir derrière le pouvoir et maintenant qu’ils l’ont eu, les jours et les mois n’ont certainement pas la même notion pour eux que pour les Tunisiens impatients d’avoir une amélioration de leur situation économique et sociale.

Pareillement, l’échelle du temps n’est pas la même entre nos dirigeants islamistes essayant principalement de trouver des réponses à des questions de divergence depuis 1.400 ans, et une opposition formée par des compétences pragmatiques, voyant la révolution comme étant une chance unique qu’il faut saisir pour viser la réussite, l’excellence et la prospérité, et qui pense avoir les moyens et les formules et qu’on est pas loin du but…

Une chose est sûre entre l’opposition, les Tunisiens et notre gouvernement, l’échelle du temps n’est pas la même et ça c’est l’une des sources de nos problèmes actuels et du risque de leur aggravation.

Il est donc plus qu’urgent de mettre une feuille de route des actions à venir avec notamment les dates de la fin de mission de la constituante et du gouvernement.