Amel Belhassen* écrit – En cette période de remise en question des choix et des modèles d’apprentissage, la Tunisie gagnera beaucoup en collaborant avec ses professeurs, chercheurs, industriels de la diaspora.
Dimanche, 18 mars, la communauté tunisienne du Canada a eu le plaisir de rencontrer Mohamed Ben Salem, ministre de l’Enseignement supérieur. Plus tôt dans la journée, un débat instructif a eu lieu entre le ministre et un groupe d’universitaires tunisiens. Il nous a informés des réformes en cours au sein du son département et nous a invités à collaborer à ce processus de réforme afin de permettre aux universités tunisiennes d’avoir la reconnaissance de la formation et des diplômes tunisiens en dehors de la Tunisie.
Les universitaires tuniso-canadiens ont mentionné le fait que les universités tunisiennes ont besoin de réformes structurelles leur permettant de se rapprocher un tant soit peu du niveau de certaines universités dans les pays avancés (voir classement de Shanghai) et ont soulevé aussi la question du fonctionnement des universités libres, un secteur qui nécessite plus de rigueur et d’attention…
Par leurs expériences universitaires nord-américaines et leurs compétences acquises au fil des ans, les professeurs tuniso-canadiens ont manifesté leur désir de contribuer, avec leurs collègues universitaires en Tunisie, à la bonne marche de l’université tunisienne et ce, dans la transparence totale et le dialogue juste avec les décideurs.
Dans le même esprit, on a insisté sur le fait qu’aucune initiative ne sera concluante si le gouvernement ne met pas sérieusement à la disposition de l’université les outils d’apprentissage nécessaires permettant l’arrimage des formations théoriques dispensées aux étudiants au marché du travail. À cet égard, on a cité les laboratoires de recherche, les stages, la maîtrise des nouvelles technologies de l’information.
Ainsi réformée, l’université tunisienne pourrait être un vrai pôle d’attraction pour les étudiants étrangers, ce qui n’est pas nouveau pour la Tunisie dont l’histoire témoigne qu’elle a déjà été, par le passé, une destination de choix pour l’apprentissage et la transmission de savoir.
En somme, en cette période de remise en question des choix et des modèles d’apprentissage, la Tunisie gagnera beaucoup en collaborant avec ses professionnels tunisiens de la diaspora (professeurs, chercheurs, industriels, etc.).
J’espère que le ministre a bien pris note des débats et qu’il créera un comité de suivi pour qu’on ne reproduise pas les bla-bla-bla de l’ancien régime et pour que cette rencontre ne soit pas une vraie perte de temps et une nouvelle déception pour les personnes présentes et pour notre communauté tunisienne au Canada.
* Ph.D, Université du Québec à Montréal.
Classement de Shanghai. http://utopia-666.over-blog.com/article-classement-2010-des-meilleures-universites-au-monde-la-tunisie-brille-par-sa-mediocrite-57965025.html