Déclaration faite par des Tunisiens, associatifs, intellectuels, membres des partis démocratiques-progressistes-patriotiques, et personnalités indépendantes vivants à l’étranger en lien avec les agressions commises par des fanatiques religieux.
Les agressions sauvages perpétrées par les fanatiques religieux se multiplient en Tunisie depuis plusieurs mois, dans une impunité révoltante. Toutes les forces vives, ou presque, de notre pays en ont été victimes: les journalistes, les universitaires, les étudiants, les blessés de la révolution, les chômeurs diplômés, l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), les artistes, les défenseurs des droits humains, les écrivains…
C’est la terreur la plus infâme qui tente – vainement – d’imposer sa loi aux femmes et hommes libres de la Tunisie qui osent manifester pacifiquement leur désapprobation de la régression fascisante, de l’intolérance et de l’incompétence notoire de ceux qui président aujourd’hui, hélas, aux destinées de notre infortuné pays.
Nous, Tunisiens, associatifs, intellectuels, membres des partis politiques démocratiques-progressistes-patriotiques, et personnalités indépendantes vivants à l’étranger, sommes révulsés par l’immobilisme complice des autorités (gouvernement dirigé par Ennahdha, et ministère de l’Intérieur en tête) qui encouragent par leur passivité coupable les milices fanatiques à commettre impunément leurs forfaits inqualifiables.
Nous rappelons à ces mêmes autorités, en particulier au parti Ennahdha qui mène, entre autres, une violente et honteuse cabale contre les médias publics, que l’État de droit et la force de la loi s’appliquent indistinctement à tous les citoyens, y compris les criminels parmi les salafistes qui sèment la terreur et la désolation dans notre chère patrie, et bénéficient outrageusement des largesses laxistes du ministère de l’intérieur et de la justice aux ordres!
Face à cette détérioration de la paix sociale, qui ne cesse de s’aggraver chaque jour davantage, nous exigeons des pouvoirs publics de garantir la sécurité et l’intégrité physique et morale de tous les citoyens Tunisiens, notamment ceux et celles qui font usage de leur liberté de s’opposer pacifiquement au «désordre» établi, et exigeons des mêmes, au cas où ils en seraient incapables, d’en tirer La conséquence!
Nous interpellons également l’Assemblée nationale constituante (Anc) pour qu’elle assume ses responsabilités au regard de cette gravissime déviation fascisante, qui est en train de saper les fondements mêmes du «vivre ensemble», et d’œuvrer efficacement en vue de protéger la coexistence pacifique des Tunisiens dans leur diversité, de sauvegarder la civilité de l’Etat et sa neutralité, et d’assurer la transition démocratique.
Les Tunisiens ont élu, pour un an, une Anc en vue de la réalisation des objectifs de la révolution (liberté, travail, justice, dignité, démocratie, et rédaction d’une nouvelle Constitution devant être approuvée par référendum), et non point pour qu’une minorité fanatique s’arroge le droit d’imposer par les menaces, l’intimidation et la terreur, ce qui est permis et ce qui est interdit au peuple Tunisien.
· Vive la Tunisie libre, moderne et démocratique;
· À bas l’intolérance et le fanatisme;
· Pour un État de droit véritable, respectueux des libertés individuelles et publiques.
Les premiers signataires:
· Al Massâr/Voie démocratique et sociale-France (Ettajdid Paris Idf/Ptt France/Indépendants du Pdm France Nord);
· Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (Ftcr);
· Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (Crldht);
· Union des Tunisiens pour l’action citoyenne (Utac);
· Association des Tunisiens du Nord de la France (Atnf);
· Mouvement citoyen des Tunisiens en France (Mctf);
· Union des travailleurs immigrés Tunisiens (Utit);
· Vérité et justice pour Farhat Hached (Vjfh);
· Association des Tunisiens en France (Atf);
· Association des Tunisiens en France Nord (Atf Nord);
· Dynamique citoyenne des Tunisiens à l’étranger (Dcte);
· Collectif Culture Création Citoyenneté (Collectif 3C);
· Aidda;
· Parti communiste ouvrier tunisien (Pcot France);
· Ali Ben Ameur, enseignant universitaire;
· Cherif Ferjani, écrivain, professeur d’université;
· Abdelmagid Guelmani, socio-économiste;
· Hafedh Affes, enseignant et militant associatif;
· Seddik Ferchichi, membre dirigeant du Mouvement des patriotes démocrates (MoPaD France);
· Saloua Kammarti, militante associative.