Jeudi 3 mai 2012. J’ai passé la soirée à zapper: la chaîne nationale 1, la 2, Tounsia. Le même discours servi avec assurance et fermeté par les nouveaux dirigeants du pays. Au bout du compte: la déprime.
Par Mokhtar Larbi
Chaine1, JT de 20h. Un journal devenu plat, à la demande des sit-inneurs d’Ennahdha. Le rédacteur en chef a su, volontairement et subtilement, en faire un torchon. Plus rien ou presque, style novembriste: activités du gouvernement (des réunions), avec quelques gros plans sur Jebali, etc..., le classico sit-in (ministère de l’Emploi), deux minutes de sport, et générique. A la place du couple de speakers, un présentateur solo style Corée du Nord. Le clou: on nous passe le ministre Rafik Abdessalem posant la première pierre de nôtre future ambassade dans un pays du Golfe. Putain de scoop. Retour à l’âge de pierre. Ce qui a dû faire le bonheur de Ameur Lârayedh.
Chaîne2, débat. Ameur Lârayedh persiste et signe: «L’opinion publique estime que le JT est mauvais», son opinion étant l’opinion publique, c’est à dire la mienne, la tienne, la nôtre... autrement dit, nous sommes en taule les enfants!
Tounsia, débat. Ben Salem, moustache Clark Gable et mèche Hitler, maintient que les taulards politiques doivent être indemnisés. Rappel: leur but premier n’était pas de libérer le peuple, mais de brûler, saboter et tuer contre la promesse d’un émirat de quartier. Mais là, ils demande le «Prix Che Guevara».
Quel que soit le plateau télé, ils tiennent le même discours, avec assurance et fermeté.
Soit ils sont fous, soit ils vont nous rendre dingues.
J’ai passé une sale soirée ...