Chedly Ayari, nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct), dont la nomination a été pour le moins controversée, est un économiste de formation. Quelques éléments de sa biographie.
Titulaire d’un doctorat en sciences économiques à la Sorbonne, à Paris, où il a fait aussi des études de droit privé, Chedly Ayari a été embauché, après ses années d'études universitaires, comme professeur d’économie et de droit à l’Université de Tunis.
Activités universitaires
A la fin de sa carrière universitaire, il a été professeur émérite, doyen de la Faculté de droit et des sciences économiques et de gestion de Tunis et professeur associé à l’Université d’Aix-Marseille et de l’Université de Nice Sophia Antipolis.
Durant sa carrière, il obtient le titre de docteur honoris causa de l’Université d’Aix-Marseille et celui de président honoraire de l’Association internationale des sociologues de langue française.
Ayari s’intéresse en tant que chercheur aux relations financières et monétaires internationales, à la politique macroéconomique ainsi qu’au développement humain. Il s’engage dans plusieurs unités internationales de recherches, telles que l’Economic Research Forum du Caire. Il est par ailleurs vice-président du Conseil national consultatif pour la recherche scientifique et de la technologie (Tunisie).
Il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles traitant de questions économiques, financières, monétaires, sociales et politiques, ainsi que de points de vue théoriques. Ces ouvrages sont publiés en arabe, français, anglais et allemand en Tunisie, en Europe, en Afrique subsaharienne et dans le monde arabe.
Dans les années 1960, plusieurs de ses articles paraissent dans la revue du Centre d'études et de recherches économiques et sociales (Ceres) à Tunis.
Carrière politique et diplomatique
Chedly Ayari a mené parallèlement une carrière politique et diplomatique.
L’ex-président Habib Bourguiba l’a nommé successivement ministre du Plan (1969-1970, et entre 1974-1975); de la Jeunesse et des Sports (1970); de l’Education nationale (1970-1971) et de l’économie (1972-1974).
Sous le règne de l’ex-président Ben Ali, il est désigné, le 22 janvier 2010, par décret comme membre de la Chambre des conseillers.
Il occupe également des responsabilités diplomatiques, telles que conseiller économique de la délégation tunisienne auprès des Nations unies (Onu) à New York et ambassadeur auprès de la Commission européenne et des royaumes de Belgique et du Luxembourg. Ayari préside la commission pour le développement industriel auprès de l’Onu et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea).
La gestion de M. Ayari de cette banque a fait l’objet d’un scandale, dans les années 1980, qui a nécessité l’implication officielle de l’Etat tunisien pour permettre au banquier d’échapper à des menaces de poursuites judiciaires.
Cet épisode, assez obscur de la carrière de M. Ayari, est resté assez méconnu. L’intéressé, lui-même, évite d’en parler. Lors de son audition, mercredi, par l’Assemblée nationale constituante (Anc), le sujet a été évoqué par l’un des députés, mais M. Ayari n’a pas jugé nécessaire d’y répondre.
M. Ayari est aussi directeur exécutif du groupe de la Banque mondiale et membre du bureau consultatif de la Banque africaine de développement (Bad).
I. B. (avec Tap).