Les pâtisseries Masmoudi, déjà présentes à Paris et Marseille, ouvriront bientôt des boutiques au Qatar, en Arabie Saoudite, en Algérie, au Maroc, en Libye et en Italie. L'enseigne tunisienne ambitionne de devenir le leader mondial de la pâtisserie orientale à l'horizon de 2020.

Par Anouar Hnaïne

Ils sont venus en rangs serrés, les fils et petits fils de la mamma Masmoudi, créatrice de l'entreprise éponyme spécialisée dans les pâtisseries orientales. A la lumière des différentes présentations, fournies par le fils Ahmed, gérant et ses frères, devant un parterre de journalistes, on conclura que la maison se porte comme un charme. De plus, les fils n'ont pas l'air d'être étonnés par le succès. Lequel est renforcé par des chiffres en progression permanente: 20% de croissance et ce, depuis plus de 30 ans. Ecrasant !

Une histoire sucrée

La maison, on l'appellera ainsi puisque elle est toujours gérée par la famille est un fleuron de la pâtisserie tunisienne. Les Masmoudi ne se contentent pas des boutiques installées dans le pays, ils conquièrent, année après année, les marchés extérieurs et principalement la France. Et pas n'importe où, car le produit est délicat et la concurrence commerciale est âpre, une franchise, rive gauche, quartier chic, bobo, au Boulevard Saint Germain, suivie d'une autre, inaugurée récemment, le 24 janvier dernier, au Grand magasin Le Printemps, au même espace exploité, précédemment, par Lenôtre, pas moins!

Les fils et petits-fils suivent les pas de mamma Moufida.

Avec 6 boutiques, la marque est fortement présente dans l'Hexagone, ce à quoi, il faut ajouter une prochaine ouverture sur les quais de Marseille. Mais elle ouvre bientôt des boutiques au Moyen-Orient, au Qatar, en Arabie Saoudite, en Algérie, au Maroc, en Libye, en Italie. «Pour l'instant, nous concentrons nos efforts sur les pays voisins, on a estimé que c'est pratique, il y a moins de frais de transport et le terrain est favorable», souligne Ahmed, le gérant.

A l'origine de l'entreprise, une femme

En chœur, les frères chantent les mérites de la mère Moufida. Grande pâtissière, qui, dans les années soixante a croisé son savoir faire sfaxien avec celui des pâtissières tunisoise du Bey (dont Mme Chérif), dans l'ancienne pâtisserie Panalex.

Le parcours exceptionnel de cette dame est en somme prévisible. Après sa formation, elle commence à produire pour la famille, laquelle passa le mot aux voisins, les cousins des voisins, etc. L'idée de boutique se rapproche et... en 1972, Mme Masmoudi saute le pas et ouvre son magasin.

Sur les pas de mamma Moufida

Soucieuse de la qualité, de la noblesse du produit, la mamma, voue à ses pâtisseries une foi quasi religieuse, respect de la tradition, usage exclusif de produit «noble» et conscience professionnelle au menu, c'est amplement suffisant pour créer une gamme et se faire un nom.

La gamme est née, le nom suivit Masmoudi, des année de labeur, des créations et... Mme Moufida lègue ses boutiques et son savoir-faire, les enfants en ont fait une entreprise qui compte aujourd'hui 550 employés, produit 600 tonnes de pâtisseries originales avec des gammes diversifiées, qui exporte dans 17 pays et dispose de 20 magasins. 120.000 pièces par jour sont préparées dans les ateliers de Sfax et de Tunis, selon le même système répondant à une charte de qualité rigoureuse, les procédés et autres modes de fabrication sont certifiés par plusieurs organismes internationaux. De quoi donner le sourire aux enfants et petits-enfants de Mm Moufida.

Et l'avenir? Il incite à l'optimisme, une expansion continue, et une ambition de devenir le leader mondial de la pâtisserie orientale aux horizons de l'an 2020. Les principaux concurrents? Evidemment la Syrie et leur le label Soltan qui occupe actuellement la grande part du marché, le Liban, etc.

Une place pour le produit bio? Réponse: «Nos laboratoire s'y sont mis récemment. Nous mettrons sur le marché des pâtisseries sans édulcorants et autres additifs.»

En mars, un beau cadeau sera édité, il est signé Yosr Hchich, admiratrice de la mère Moufida, il est richement illustré par des aquarelles originales. Nous vous en dirons plus.