Le climat d'incertitude politique sur les perspectives de la transition et les agitations sociales à Gabès, Sidi Bouzid, Siliana et ailleurs y sont sans doute pour beaucoup.
La morosité ambiante, les violences politiques et l'absence de mesures concrètes pour rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays semblent avoir refroidi l'ardeur des investisseurs, locaux et étrangers, qui s'étaient promis d'investir en Tunisie au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011.
Résultat prévisible: les investissements déclarés dans le secteur industriel ont régressé de 6,2% pour atteindre 3.155,4 millions de dinars (MD), au cours des 11 premiers mois de 2012, contre 3.364 MD, au cours de la même période de 2011.
Depuis le début de n'année et jusqu'au 30 novembre, le nombre de projets déclarés a atteint 3.660, contre 3.537, au cours des 11 premiers mois de 2011, soit une progression de 3,5%, selon le bulletin de conjoncture de l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (Apii) de novembre 2012. Ces projets ne créeront que 66.332 emplois contre 74.342, un an auparavant, soit un recul de 10,8%.
Par secteur, et au plan de la croissance des investissements, les industries du cuir et de la chaussure (Icc) ont progressé de 251,5%, avec des investissements déclarés de 47,1MD contre 13,4MD, un an auparavant.
Les industries agroalimentaires (Iaa) ont évolué de 70,4% avec des investissements déclarés de 1.280 MD contre 751,3 MD, un an auparavant.
L'accroissement des investissements dans les industries diverses (ID) a été de 37,4%, soit 630,1 MD, contre 458,7MD, un an auparavant.
Les investissements déclarés dans les industries du textile et de l'habillement (Ith) ont augmenté de 13,4% avec un montant de 194,1MD contre 171,2MD un an auparavant.
En contrepartie, d'autres secteurs ont enregistré des résultats négatifs, durant la période de l'enquête.
C'est le cas des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (Imccv) qui a baissé de 9%, passant de 409,6MD à 372,8MD.
Les industries mécaniques et électriques (Imm) ont vu leur part dans les investissements reculer de 31,7% avec un montant de 458,9MD contre 671,5MD.
Les industries chimiques (Ichc) se sont, pour leur part, repliées de 80,6% passant de 888,3MD à 172,4MD.
I. B. (avec Tap).