La décision de Shell de se retirer de la Tunisie, pays où elle est présente depuis 88 ans, s’inscrit dans un vaste programme de redéploiement international. C’est ce que les responsables de la multinationale pétrolière anglo-hollandaise viennent d’annoncer à partir du Maroc.


Au cours d’une rencontre avec la presse, vendredi 21 mai, à Casablanca, le vice président de communication de Shell International, Phaldie Kalam, a expliqué que son groupe se désengage de 21 pays africains, dont la Tunisie et le Maroc. Le seul pays en Afrique où Shell restera présente, l’Afrique du Sud, représente 50% de ses activités dans le continent.
«La restructuration des activités de Shell en Afrique correspond à une volonté de concentration de Shell au niveau global et fait partie d’un mouvement similaire de désinvestissement dans plusieurs parties du monde, notamment l’Allemagne, la Grèce, la Nouvelle Zélande et la Suède. Shell veut se retirer de 15% de ses compagnies de raffinage et de 35% de ses activités de détail à travers le monde», a expliqué Phaldie Kalam. En d’autres termes, le groupe cherche à se concentrer sur les marchés les plus porteurs et où il dispose de fortes marges de rentabilité.

Quel sera le sort des employés dans les pays où le groupe se retire ?
Phaldie Kalam répond que Shell ne vend pas ses actifs (véhicules, blocs, dépôts, etc.), mais seulement ses actions. «L’activité ne changera pas, c’est uniquement l’actionnaire qui changera. Le nouvel acquéreur se verra transférer toutes les obligations et conventions antérieurement signé par Shell avec ses employés, ses clients et ses fournisseurs. Ce dispositif sera appliqué dans les 21 pays d’Afrique d’où la multinationale se retire», y compris en Tunisie, en cas de licenciement.
Concernant l’acquéreur de Shell Afrique, Phaldie Kalam a cité un premier groupe potentiel constitué de Tamoil, Oilibya et Afriquia Gaz. Un deuxième groupe a répondu à l’appel d’offres. Le nom de l’acquéreur n’a cependant pas encore été choisi. L’étude des dossiers et offres de prix n’étant pas terminée, l’acquéreur ne sera pas choisi seulement sur son offre de prix, mais aussi sur sa spécialisation dans la distribution de carburant et, surtout, sur les moyens financiers qu’il est en mesure de mettre en œuvre pour opérer dans tous les pays africains desquels Shell International se retire.

I.B.