En 2011, un million de personnes ont voyagé de l’aéroport de Monastir contre 4 millions en 2008. Le groupe turc TAV, qui l’exploite, passe par des difficultés financières.
Les raisons étayées vendredi à la Kasbah lors d’un point de presse tenu par Habib El Mekki, directeur général de l’Aviation civile au ministère de Transport, n’ont pas seulement trait à la réduction sensible du trafic aérien à l’aéroport international de Monastir. Les problèmes sont plus profonds.
La crise du tourisme est passée par là
Selon M. El Mekki, le ministère du Transport a engagé des négociations avec le groupe turc Tav afin de trouver des résolutions et booster le trafic de cet aéroport qui a été aussi très affecté par plusieurs mois de sit-in des employés. Ces derniers continuent à réclamer la mise de l’aéroport sous tutelle de l’Etat. Est-ce vraiment impossible ?
La Tunisie, on le sait, avait signé, sous Ben Ali, un contrat de concession avec le groupe turc Tav en vertu duquel celui-ci exploite, pendant 40 ans et à titre de location, les aéroports de Monastir et d’Enfidha (Sousse), qu’il venait lui-même de construire.
Habib Mekki, a ajouté qu’un premier round de négociations entre le ministère et l’opérateur turc a déjà eu lieu, le 11 février, en présence d’Abdelkarim El Harouni, ministre du Transport. Et de préciser que les deux parties tiennent à trouver une solution «qui permette à la fois à l’aéroport de Monastir de retrouver son rayonnement, à celui d’Ennfidha d’être renforcé et aussi de trouver une solution adéquate aux difficultés financières et économiques rencontrées par l’opérateur turc».
Le responsable a démenti, toutefois, les informations qui circulaient, sur l’intention de Tav de «fermer et de céder l’Aéroport de Monastir». Selon lui, le contrat de concession avec le groupe Tav l’oblige à «garantir un minimum» de trafic de transport aérien via l’aéroport, soit à la limite de 1,5 millions de passagers par an.
Les Turcs respectent leur engagement
M. El Mekki a rappelé, à ce sujet, que, malgré les mouvements de protestations, l’activité de l’aéroport «ne s’était pas arrêtée un seul jour».
Le contrat signé entre la Tunisie et le groupe turc prévoit le retrait de la concession du concessionnaire en cas du non-respect des clauses contractuelles, a-t-il encore rappelé. En 2008, 70% des vols charters en Tunisie passaient par l’aéroport de Monastir. Des experts estiment que la dynamisation du trafic aérien au sein des aéroports tunisiens demeure tributaire de l’essor de l’activité touristique.
Les vols aériens touristiques représentent 85% de l’ensemble des vols aériens assurés par les aéroports tunisiens.
M. El Mekki a déclaré qu’un comité, regroupant des experts et représentants du ministère et du groupe Tav a été créé à cette fin. Les problématiques évoquées, a rappelé le responsable, ont trait aux difficultés financières rencontrées par le groupe exploitant en raison de la réduction sensible du trafic aérien à l’aéroport de Monastir. Et de la crise mondiale qui a eu tout naturellement des retombées directes sur le trafic aérien, mais aussi marin et terrestre.
I. B. (avec Tap)