Le ras le bol populaire s'exprime souvent dans les stades. Hier soir, une partie du public a scandé le nom de Ben Ali à l’arrivée au stade de Ben Jaâfar. Un acte politique par excellence. Vidéo.
La seconde mi-temps du match de demi-finale de la Coupe d’Afrique des clubs champions opposant l’Espérance sportive de Tunis au Club congolais mazembé allait commencer, lorsque Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée nationale constituante Anc) a pris place dans la tribune du Stade de Rades (banlieue sud de Tunis).
Le chef du parti Ettakatol, qui se voit lui aussi déjà au palais de Carthage, a voulu prendre un bain de foule en assistant à ce match important. Enfant de Halfaouine au quartier populaire de Bab Souika, berceau de l’Espérance et ami de Hamdi Meddeb, président du club, par ailleurs sponsor d’Ettakatol, M. Ben Jaâfar pensait être en terrain conquis. Mais surprise : le public espérantiste s’est mis à scander en chœur le nom de l’ex-dictateur déchu Zine El Abidine Ben Ali en fuite depuis le 14 janvier 2011 en Arabie saoudite.
C'est là, on l'a compris, une manière de narguer le prestigieux hôte et d’exprimer un ras-le-bol qu’un grand nombre de Tunisiens ressentent par rapport à la situation générale dans le pays et à l’incompétence de la nouvelle équipe au pouvoir.
I. B.