Le bureau fédéral a choisi Nabil Maâloul pour tenir les rênes techniques de la sélection tunisienne de football aux dépends de Khaled Ben Yahia. Ce dernier a fini par rompre le silence.
Par Emna Turki
Le choix de Nabil Maâloul à la tête du staff technique des Aigles de Carthage est revenu aux devants de la scène. En effet, Khaled Ben Yahia, concurrent de Maâloul pour ce poste, a fini par sortir de son silence en parlant d'un «cirque» et d'un «jeu de coulisses» pour élire le sélectionneur national.
Une honte pour un pays comme la Tunisie
L'ex-Espérantiste a affirmé que le processus du choix du sélectionneur est «une honte pour un pays comme la Tunisie». Ben Yahia faisait référence au passage des deux concurrents devant le directeur technique national, Youssef Zouaoui. Un passage qu'il a qualifié de «honteux». L'ex-entraîneur de l'EGS Gafsa a précisé qu'il a eu l'impression d'être un stagiaire à la recherche d'un emploi au sein d'une entreprise et non pas un entraîneur qui aspire à devenir sélectionneur.
Cependant, Ben Yahia a accepté le principe et a passé devant Zouaoui. C'est facile de dire, maintenant qu'il n'était pas choisi, que c'était une honte.
Ben Yahia a également ouvert le feu sur le bureau fédéral en affirmant que son nom n'a jamais été proposé par la Fédération tunisienne de football (FTF), mais qu'il a été imposé par le ministre de la Jeunesse et du Sport, Tarak Dhiab.
Là, deux questions se posent: est-ce que le bureau fédéral a uniquement évoqué le nom de Maâloul et qu'il a fait toute cette mise en scène savamment orchestrée pour lui donner une sorte de légitimité «démocratique»? Et, de quel droit le ministre se permet-il de proposer un entraîneur et de l'imposer même? Des questions auxquelles Wadii Jari, président de la FTF, devra répondre.
Khaled Ben Yahia a fini par extérioriser son amertume.
Entre complaisance et considérations techniques
Khaled Ben Yahia est allé encore plus loin en appelant Wadii Jari à publier les résultats du référendum auquel il a fait allusion pour départager les deux candidats.
Ben Yahia n'a pas mâché ses mots et s'est pris également à Nabil Maâloul en déclarant qu'il «ne descendra pas au niveau de Maâloul». Rappelons que Maâloul a indiqué que la candidature de Ben Yahia a été acceptée par complaisance et non pas pour des raisons techniques !
Quoi qu'il en soit, le dossier du sélectionneur national doit être rouvert afin de déterminer les critères qui ont propulsé Maâloul, à l'unanimité, à la tête de la sélection tunisienne de football.
D'ici là, Maâloul devrait réussir son premier match face au Sierra Leone, sinon il fera le bonheur de Ben Yahia, qui ne laissera certainement pas l'occasion passer pour le clasher lui et le bureau fédéral, surtout que l'amertume de l'ex-Espérantiste est incontournable, lui qui n'a jamais eu sa langue dans la poche.