Ça chauffe encore entre le ministère du Sport et la Fédération tunisienne de football (FTF) malgré les tentatives d'apaisement des deux côtés. Le président du Club africain tente une médiation...
Par Marouen El Mehdi
Pour la première fois de l'histoire du football tunisien depuis l'indépendance, un bureau fédéral traite d'égal-à-égal, si ce n'est plus encore, avec le ministère de tutelle. C'est que l'actuel bureau fédéral de FTF peut se targuer d'avoir été élu de façon démocratique sans l'intervention du ministère ou d'autres hautes structures sportives du pays. Du coup, la légitimité de l'équipe de Wadiî Jari se trouve renforcée et aucune partie ne peut en douter.
L'indépendance de l'instance fédérale dans la balance
C'est cette légitimité qui fait la force, aujourd'hui, des membres fédéraux qui se sentent les mains encore plus libres face aux tentatives d'influence de la part de la tutelle ou des clubs.
Ce qui s'est passé dans cette affaire a mis à nu l'incapacité du ministère de s'ingérer dans les affaires des fédérations comme il avait l'habitude de faire avant, surtout pour celle de football qui peut, à tout moment, jouer une carte encore plus gagnante, celle de la Fifa qui s'oppose de manière intransigeante à toutes les interventions des gouvernements dans les affaires internes des fédérations et sanctionne sévèrement de tels agissements.
Le président de la FTF, conscient de cet atout considérable, n'a pas voulu faire monter la tension avec la tutelle, notamment à propos de la participation de la Sélection nationale à la CAN 2013, puisqu'il a précisé qu'il n'ira pas remettre ce dossier à la Fifa quelles que soient les tournures que prendra l'affaire.
Dans une réunion tenue il y a deux jours, le bureau fédéral a discuté du sujet en long et en large et il a même fait paraître un communiqué pour mettre les choses au point. Le communiqué rappelle que la prime accordée aux membres de la délégation était de l'ordre de 25 euros par jour (environ 50 dinars) et non pas 50 euros comme l'a prétendu un représentant du ministère. Il précise également que la somme allouée par le ministère pour aider l'Equipe nationale dans sa préparation pour la CAN 2013 était de l'ordre de 300.000 dinars et non pas 600.000 comme annoncé par la même source.
La fédération a également fait savoir que le bilan de la CAN est actuellement prêt et pourrait être discuté et analysé.
Slim Riahi s'y colle
Concernant les cas d'indiscipline de certains joueurs, le bureau fédéral s'est déclaré incapable de prendre des mesures et des sanctions tant qu'il n'y a pas de preuves tangibles. Le communiqué fait savoir, toutefois, que la FTF demeure prête au dialogue et ne cherche pas à perpétuer le bras-de-fer avec la tutelle car l'intérêt de l'EN et du football tunisien exige l'union sacrée.
En parallèle, on croit savoir que Slim Riahi, le président du Club Africain, entend intervenir pour tenter une réconciliation entre les deux parties. Il n'a pas précisé la nature de son intervention, mais il s'agirait, d'une manière ou d'une autre, d'un acte responsable et digne de considération, d'autant que l'homme entretient de très bonnes relations aussi bien avec le ministre Tarak Dhiab que le bureau fédéral.
Verra-t-on cette affaire se diriger vers l'apaisement? Rien n'est évident pour le moment même si les deux parties cherchent activement à mettre fin à la polémique.