Slim Riahi, président du Club africain, a publié des enregistrements sonores inculpant le CAB et des joueurs de la JSK dans une affaire de fraude lors de la dernière rencontre ayant opposé les deux clubs !
Par Emna Turki
Slim Riahi a lancé, via sa page facebook, une bombe qui fera tomber certainement des têtes.
En effet, le président du club de Bab Jedid, a publié 6 enregistrements sonores prouvant, selon lui, que Mahmoud Dridi, capitaine de la JS Kairouan, a négocié la somme de 10.000 avec Amir Jaziri, président de la section foot au CA Bizertin, et Marouen Troudi, joueur du club cabiste et ex-joueur de la JSK, pour que l'équipe aghlabide perde le match.
Les enregistrements, provenant de coups de fil passés entre les trois protagonistes à quelques jours de la dernière journée de la première phase du championnat, ouvrent les portes à une enquête judiciaire, surtout qu'il y en avait un entre Marouen Troudi (CAB) et Houcem Zrelli (JSK) prouvant que ce dernier doit provoquer un penalty (chose qui s'est réellement produite)!
Entre affirmations et démentis
Les publications de Slim Riahi n'ont laissé personne indifférents et les réactions n'ont pas tardé. En effet, Majdi Khelifi, secrétaire général du Club Africain, a affirmé que les enregistrements vocaux sont authentiques et qu'il y avait réellement eu de la fraude lors de la rencontre opposant la JSK au CAB. Il a ajouté que Slim Riahi a préféré publier ces enregistrements maintenant pour ne pas nuire à la rencontre de la Ligue des Champions opposant le CAB à Al Ahly.
Les Cabistes ne se sont pas fait prier pour réagir à leur tour. Amir Jaziri, président de la section foot au CAB et l'un des concernés par les enregistrements publiés par Slim Riahi, a nié l'authenticité des enregistrements en question. Jaziri a même élevé le ton en appelant Slim Riahi à laisser tomber ses responsabilités sportives et politiques vu qu'il «n'est pas à la hauteur» et qu'il est même «un étranger à la Tunisie». «Riahi a acheté les journalistes, les médias et les experts en droit sportif et il croit qu'il peut tout acheter», a encore renchéri Jaziri.
Le président de la section foot au CAB a indiqué, par ailleurs, que les «révélations» de Riahi «visent à détourner l'opinion publique la veille de la réunion de la commission d'appel pour statuer concernant l'ascension aux play-offs entre le CAB et le Club Africain après que le CAB ait interjeté appel à la décision du Ligue nationale de football professionnel (LNFP)».
Le capitaine de la JSK, Mahmoud Dridi, impliqué lui aussi dans cette affaire, a nié tout contact avec Amir Jaziri ou Marouen Troudi. Dridi a même affirmé que l'enregistrement est truqué et que l'accuser de vendre un match est pour lui «comme si on m'accuse de vendre ma femme, ma mère ou ma sœur». Dridi a parlé, par ailleurs, d'un message du président de la JSK, Fatah Alouini, dans lequel il leur a promis une prime royale de la part du CA en cas de victoire face au CAB.
Se trouvant impliqué dans cette affaire, Fatah Alouini a réagi et a nié les propos du capitaine de son équipe en affirmant qu'une enquête interne sera ouverte et qu'il y aura de très lourdes sanctions si les accusations de Slim Riahi seraient prouvées.
Toujours dans le camp de la JS Kairouan, Skander Cheikh a déclaré que le capitaine de la JSK a bel et bien reçu de l'argent de la part du CAB afin de truquer le match en faveur du club bizertin. Cheikh a cependant affirmé que Dridi a accepté de recevoir la somme de 10.000 uniquement pour que d'autres joueurs n'acceptent pas l'opération menée par le CAB et qu'il a rendu la somme en question à l'issue du march. Le joueur de la JSK affirme détenir un enregistrement qui prouve ses dires.
Quoi qu'il en soit, une enquête sérieuse doit être ouverte d'urgence pour déterminer la vérité quant à cette affaire de fraude. Au cas où les accusations de Slim Riahi s'avèreraient justes, les autorités sont appelées à agir vite et avec fermeté pour que ce genre d'affaire n'envenime plus l'ambiance déjà explosive de notre football.
Notons dans ce cadre que Slim Riahi a présenté un dossier complet et qu'il a porté plainte auprès des autorités judiciaires.