L'affaire de corruption lors du match opposant la JS Kairouan au CA Bizertin, révélée par Slim Riahi, a été transférée au ministère public, alors que Mahmoud Dridi, capitaine de l'équipe aghlabide, s'est rétracté dans ses déclarations.

Par Emna Turki

La Fédération tunisienne de football (FTF) a remis au ministère public le dossier de corruption concernant le match présumé truqué ayant opposé la JSK au CAB, ainsi que celui de Ahmed Rahali, joueur de la l'Olympique du Kef.

Le premier dossier, remis par Majdi Khelifi à la FTF, comporte les enregistrements publiés par Slim Riahi, président du Club Africain, sur sa page facebook, ainsi que les révélations écrites de deux joueurs de la JS Kairouan affirmant l'existence d'une affaire de fraude.

Le deuxième dossier concerne les déclarations de Rahali, joueur de l'OK, qui a affirmé que des dirigeants du Club Africain lui ont demandé de lever le pied lors de la dernière rencontre de la première partie du championnat devant opposer l'équipe kéfoise au club de Bab Jedid et qui n'a pas eu lieu, faute de présence des joueurs de l'OK.

Mahmoud Dridi avoue et se rétracte!

Par ailleurs, Mahmoud Dridi, capitaine de la JS Kairouan et principal suspect dans l'affaire de truquage en question a, en premier lieu, nié tout contact avec les dirigeants cabistes. Le milieu de terrain du club aghlabide a déclaré que «les enregistrements publiés par Slim Riahi sont truqués» et qu'il «n'y a jamais eu des contacts avec les responsables du club bizertin» pour que les joueurs de Kairouan lèvent le pied lors de la rencontre JSK-CAB. Le capitaine de la JSK a affirmé qu'il a uniquement «voulu empêcher ses coéquipiers de tremper dans la combine menée par le CAB», tout en précisant qu'il a «rendu l'argent offert par les dirigeants cabistes afin de truquer le résultat».

Dridi a également précisé que le vice-président et l'entraîneur de la JSK étaient au courant de cette affaire, en insistant sur le fait qu'il a refusé de toucher le pactole.

Les aveux de Mahmoud Dridi sont à vérifier certes, mais, et en dépit du fait qu'il a touché ou pas l'argent offert par le CAB, ses affirmations condamnent le club bizertin de fraude.

Rappelons ici que le CAB vient de lancer une compagne sous le thème «pour un sport propre»!!!

La JSK a pris des mesures urgentes en écartant Mahmoud Dridi des entraînements de l'équipe fanion et de geler toutes ses activités au sein du club aghlabide après qu'il ait reconnu avoir perçu de l'argent du CAB.

Que risquent les suspects?

Selon l'article 104 du code pénal, l'équipe frauduleuse risque la relégation en deuxième division, alors que les protagonistes (le corrupteur et le corrompu) risquent de lourdes amendes et même trois ans de prison ferme.

Au cas où les accusations ne seront pas prouvées, l'accusateur (Slim Riahi dans ce cas de figure) risque lui aussi de lourdes amendes et même la prison.

Notons ici que la FTF a décidé cette fois de prendre les mesures nécessaires en alertant le ministère public et n'a pas essayé de camoufler l'affaire comme ce qui s'est passé la saison dernière où des joueurs du CSS ont affirmé avoir été approchés par des dirigeants du CAB, encore lui, pour lever le pied lors de la rencontre ayant opposé les deux équipes.

L'affaire a été enterrée à l'époque et aucune poursuite n'a été engagée à l'encontre de l'équipe cabiste.