qatar 2022
Zinedine Zidane a été l’ambassadeur de la candidature du Qatar, qui s'est vu attribuer la Coupe du monde 2022 par la Fifa. C’est ce qu’on appelle un partenariat gagnant-gagnant…


qatar 2022Après l’annonce de cette attribution, Zizou a fait part de sa joie de voir une Coupe du monde attribuée pour la première fois «au monde arabe», prenant ainsi le risque de faire grincer des dents parmi les soutiens des autres candidatures, notamment celles des Etats-Unis et de l’Australie, longtemps jugées plus consistantes.

Une mascotte de luxe
Selon le quotidien australien ‘‘Herald Tribune’’, l’ancien capitaine de l’équipe de France – et l’une des divinités du Panthéon du football –, toucherait pour cette action de relations publiques la bagatelle somme de 15 millions de dollars (un peu plus de 11 millions d’euros, soit l’équivalent de 22 millions de dinars tunisiens). L’ancien joueur, qui n’a pas démenti l’information, a cependant confirmé que son rôle d’ambassadeur s’arrêtait là. «Je n’ai pas de rôle précis à tenir maintenant. Mon rôle était de soutenir la candidature, je l’ai accompli et je peux vous dire que j’en suis content. Ce que l’avenir me réserve, on verra, ce n’est pas l’actualité. Ce qui compte pour moi c’est de profiter de ce moment. Je suis heureux de faire partie de cette équipe gagnante», a-t-il expliqué, sur le site officiel de la Fifa.

zidane

Quoi qu’il en soit, on ne peut pas dire que Zizou a été mal payé. On peut même  parier que ses «co-équipiers» qataris, qui ne sont pas loin de penser que l’association de l’image de Zizou à la candidature de leur pays a contribué à son succès, ne lésineront pas sur les moyens pour lui faire signer un nouveau contrat. Car on voit mal ces derniers se séparer de leur mascotte de luxe – et qui plus est, porteuse de tant de baraka – en si bon chemin.

Le «qatari flair»
Le journal australien évoque avec une pointe d’ironie, le «french flair» de Zidane dont le clip d’appui aurait été largement diffusé à la télévision suisse, dans le but de convaincre les membres de la Fifa. Le journal aurait bien pu parler aussi du «qatari flair», car le Qatar, ce petit pays que tout le monde donnait perdant, a eu le mérite de se jeter dans l’arène avec suffisamment de conviction et de savoir-faire que son succès ne saurait être attribué à la seule force de l’argent.



D’autres pays, notamment dans le monde arabe et en Asie, disposant d’encore  plus de moyens financiers, auraient hésité à se mesurer aux superpuissances de la planète football. Le Qatar, lui, n’a pas tremblé. Il s’est lancé dans la course  avec certes beaucoup d’audace et de témérité, mais aussi avec des idées et une stratégie qui méritent d’être étudiées dans les écoles de communication et de marketing. Le concept des stades climatisés grâce à l’énergie produite par des panneaux solaires érigés en plein désert, est imparable, d’autant qu’il est lancé par un pays gros producteur et exportateur de gaz.

Tous les chemins mènent à Doha

Sur un autre plan, les quelques dizaines de milliards d’euros que l’émirat va devoir dépenser au cours des douze prochaines années pour développer ses infrastructures (routes, aéroports, stades de football…) ont de quoi faire saliver les grands groupes internationaux… Pour ces groupes, ça aurait été un gâchis d’attribuer la Coupe du monde 2022 à un pays – comme les Etats-Unis ou l’Australie – dont seuls les entreprises nationales auraient bénéficié du pactole devant être dépensé dans les préparations.
Le succès du Qatar n’est finalement pas surprenant. Ce pays a mis les petits plats dans les grands pour réussir sa grande sortie internationale. La preuve: les journaux nous apprennent que Zinedine Zidane n’était pas la seule star à soutenir la candidature du Qatar. Selon ‘‘France Soir’’, Pep Guardiola aurait perçu 200.000 euros par mois pour dire tout le bien qu'il pensait du dossier qatari. L'Argentin Gabriel Batistuta et le Néerlandais Ronald de Boer figuraient également parmi les soutiens de l’Etat du Moyen-Orient. Ces deux hommes, tout comme l’entraîneur du Barça, ont une connexion légitime avec le Qatar: ils y ont joué en fin de carrière.
On vous disait que le Qatar a bien préparé son coup…

M. T.