Aujourd’hui, ce devrait être le dernier match de Paul Bradley à la tête de la sélection égyptienne de football. Ce héros déchu quittera, sans nul doute, les pelouses égyptiennes sur la pointe des pieds.
Il n’y a pas si longtemps, le coach américain Bob Bradley a failli être un héros à la tête de l’équipe nationale égyptienne de football. Prenant en main le destin du team égyptien en septembre 2011, il a été le seul Américain apprécié dans tout le pays et, peut-être plus encore, la seule personne capable de redresser, voire redorer, l’image pitoyable des Etats-Unis – particulièrement à la suite du coup de force militaire de cet été qui a très sensiblement refroidi les relations entre le Caire et Washington. Les vents ont tourné et Bob Bradley n’est plus un héros national égyptien depuis la défaite, en match-aller des barrages qualificatifs pour la coupe du monde 2014 au Brésil. Plus qu’une défaite, il s’agissait d’une déroute totale et sans appel : 6 à 1, face au Ghana. Depuis cette leçon sévère, Bob Bradley est devenu, ni plus ni moins, qu’«un Américain comme les autres», perçu comme un espion, au sens où il est parfois accusé d’avoir détruit sciemment l’équipe égyptienne et ses rêves de Mondial brésilien 2014. Aujourd’hui, pour le match-retour contre le Ghana, au Caire, il n’est même pas sûr que Bob Bradley trouve sa place sur le banc de touche, pour coatcher les Pharaons. Face à la rage des supporters égyptiens, les officiels sont prudents et n’ont plus la certitude de pouvoir assurer la sécurité du sélectionneur américain. 13 matchs sans défaite Il y aurait encore, en Egypte, quelques rares voix qui continuent de soutenir Bob Bradley. Ce dernier, disent ses défenseurs, est le coach de l’équipe égyptienne depuis deux ans, deux ans de crises, de violences politiques et de tous les échecs. Malgré ces instabilités et nombreux dangers, Bob Bradley est toujours resté. Il a tenté de remettre très vite l’équipe égyptienne sur le bon chemin, avec une série de 13 matchs sans défaite… La révolution égyptienne est passée par là. Elle n’a laissé que des débris et des désillusions. Aujourd’hui, ce devrait être le dernier match de ce héros déchu. Il quittera, sans nul doute, les pelouses égyptiennes sur la pointe des pieds. Le Printemps arabe a un prix. Le football et le sport égyptiens, tout comme les autres secteurs d’activités d’ailleurs, devront payer ce prix. Et la Tunisie, qui a quitté les qualifications pour le Mondial au terme d’une lourde défaire face au Cameroun (4-1) en sait quelque chose…. Marwan Chahla
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