Nabil Maaloul, ancien joueur et entraineur de l’Espérance sportive de Tunis (EST), réagit aux «insultes» de Tarak Dhiab, ministre de la Jeunesse et des Sports, et porte plainte contre lui.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports est apparu, hier, sur une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Il y traite Nabil Maaloul, son ex-coéquipier à l’EST, de tous les noms : «hypocrite», «lâche», «corrompu», et autres amabilités du même genre, et l’accuse, notamment, d’avoir appartenu à l’ancien régime et gardé des contacts avec Slim Chiboub, gendre de l’ex-président. En réaction au chapelet d’insultes de son ex-coéquipier, Nabil Maaloul a, aujourd’hui, déposé plainte contre Tarak Dhiab pour diffamation, notamment en ce qui concerne les accusations de haute trahison de la nation, et lui a répliqué sur Mosaïque FM. Nabil Maaloul a jugé les déclarations de Tarak Dhiab très surprenantes, venant surtout d’un ministre, «qui devrait avoir plus de recul et s’exprimer d’une manière plus pondéré. Mais ce qui est encore plus étonnant c’est que Tarak occupe ce poste de ministre», a-t-il dit. Ce qui semble avoir particulièrement touché Nabil Maaloul, ce sont les jugements que le ministre a portés sur sa carrière footballistique. L’ancien joueur de l’EST s’est longuement arrêté sur son parcours sportif, se vantant d’être le joueur le plus titré de l’Espérance et le plus apprécié par les supporters espérantistes. «J’ai le meilleur palmarès, avec mes 12 titres, et mon curriculum vitae hallucinant parle pour moi», a-t-il dit. Revenant sur son passage à la tête de la sélection nationale de football, que Tarak Dhiab a qualifié de «catastrophique», Nabil Maaloul a justifié les contreperformances de l’équipe par le peu de temps mis à sa disposition pour la restructurer. «Quant aux 4 mois que j’ai passés en tant qu’entraineur de l’équipe nationale, sachez que je n’ai eu que 16 séances d’entrainement avec mes joueurs. Le facteur temps ne m’a pas permis de faire mieux», a-t-il justifié, et d’ajouter: «De toute façon, quand j’ai vu que ça n’allait pas, j’ai eu le courage de démissionner. Certains sont en plein échec mais restent là où ils sont car ils manquent de courage.» Cet élan d’humilité, Nabil Maaloul le conclue en parlant de lui-même à la troisième personne, en déclarant: «Nabil Maaloul a confirmé ses compétences en tant qu'analyste sportif. Ma présence sur les plateaux TV internationaux en est la preuve, surtout qu’on me sollicite pour commenter de grands matchs, notamment ceux de la Champions League.» Crise de la cinquante, petites jalousies, vieux règlements de comptes ou divergence d’opinion politique, entre un pro-Ennahdha (Tarak Dhiab) et un pro-Nida Tounes (Nabil Maaloul) ? Il y a un peu de tout cela à la fois. Ce qui ne grandit ni l’un ni l’autre, et donne une pitoyable image de nos responsables sportifs, ou de nos responsables tout court. Y. N. M.
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