Après s’être attaqué l’Union générale tunisienne de travail (UGTT), Tarak Dhiab, ministre de la Jeunesse et des Sports, se tourne vers les journalistes, pour les qualifier d’«orphelins de Ben Ali», «menteurs», «chiens qui aboient» et autres amabilités.
L’ex-gloire du football tunisien, reconverti à la politique dans le sillage d’Ennahdha, intervenant, dimanche soir sur Tounesna TV, s’est attardé sur les «réalisations» de son ministère, déplorant que les journalistes ne remarquent pas ces réalisations et ne font que le critiquer sur les plateaux. «Je vais rassembler ces orphelins de Ben Ali dans un village et je vais faire une bonne action», a-t-il déclaré, sans préciser à quel genre d’action il fait allusion. Va-t-il gazer les journalistes ou leur faire couper la tête ou la langue? D’un islamiste de la dernière heure, on est en droit de tout attendre... Selon le ministre «bac moins trois», surnom dont l’affublent ses détracteurs, le ministère de la Jeunesse et des Sports a réussi a mettre en place plusieurs projets à Kebili, Tataouine et fait construire pas moins de 70 stades gazonnés, sans parler des piscines et autres salles de sport couvertes. «Avez-vous vu autant de réalisations auparavant? Seulement, ces journalistes ne font que mentir et critiquer», a dit M. Dhiab, qui omet, bien sûr de préciser, que toutes les réalisations dont il parle étaient programmées avant son arrivée au gouvernement et avant même la révolution. Il y a quelques jours, le ministre de la Jeunesse et des Sports s’est attaqué à l’UGTT, qu’il a accusée d’être responsable de la multiplication des grèves dans le pays. Houcine Abassi, secrétaire général de la centrale syndicale n’a pas manqué de le remettre à sa place. «Vous avez, il est vrai, rapporté des médailles et des titres pour le football tunisien, mais qui êtes-vous pour parler de l’UGTT et de minimiser ses combats?», lui a-t-il lancé. Z. A. |