Israël a failli capoter l’accord de sponsoring entre le FC Barcelone et la Qatar Foundation, arguant de nébuleuses relations entre celle-ci et le Hamas palestinien. Histoire d’une méprise…


L’Eta hébreu, non content de voir le logo d’une organisation arabe collé au maillot du plus prestigieux club de football européen, a commencé par faire pression sur le FC Barcelone pour qu’il revoit son accord avec son nouveau sponsor Qatar Foundation, alléguant que celui-ci financerait une partie du Hamas, parti islamiste palestinien au pouvoir à Gaza.

Le Barça financé par les argentiers du Hamas?
C’est en tout cas l’information qui a été relayée par ‘‘Ma’Ariv’’ dans son édition de lundi. Le quotidien israélien de droite a cru lancer un scoop en révélant que le nouveau sponsor du Barça financerait la branche en charge de l’espionnage pour le Hamas (pas moins !), parti politique d’ailleurs considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union Européenne.
‘‘Ma’Ariv’’ est allé plus loin encore en expliquant que Qatar Foundation aurait autrefois fait partie d’une liste d’associations à caractères terroristes nommée L’Union du Bien. Elle aurait été créée en 2000 lors de la seconde Intifada et regrouperait 60 entités différentes qui seraient intimement liées au Hamas.
Plus encore: la Qatar Foundation aurait fait partie des institutions impliquées dans l’affaire de la flottille de Gaza. En somme, l’horreur absolu!
Selon le journal israélien, la révélation de cette affaire va pousser le gouvernement de Benyamin Netanyahou à tenter une action auprès de l’Union européenne pour faire passer la Qatar Foundation sur la liste des organisations considérées comme terroristes, ce qui romprait de fait l’accord avec le Barça.
En colportant ainsi des allégations, plus invraisemblables les unes que les autres, les Israéliens cherchaient visiblement à faire capoter l’accord entre le club catalan et Qatar Foundation en le rendant illégal au regard des lois européennes.
L’accord de sponsoring entre le premier club européen FC Barcelone et Qatar Foundation avait déjà suscité une vive polémique dans les cercles de la droite anti-arabe et islamophobe en Europe. Ce qui a incité Qatar Foundation à renoncer à voir son logo affiché sur le maillot du club, pour ne laisser que son nom. L’entrée en ligne d’Israël dans le débat n’a pas manqué d’empoisonner davantage l’atmosphère.   
Il convient aussi de rappeler, à ce propos, que la Qatar Foundation est une organisation non lucrative présidée par Cheikha Moza, l’épouse de l’émir du Qatar Hamad Bin Khalifa Al-Thani, celui-là même qui avait déclaré, en février dernier, que «les Israéliens devraient être félicités pour avoir le mérite de toujours vouloir aller vers la paix», et dont le pays vient de se voir attribuer par la Fifa l’organisation du Mondial de 2022. Cherchez l’erreur!

Il y aurait donc eu une erreur?

Finalement, l’affaire a rapidement été circonscrite. Le gouvernement israélien a cru devoir lever toute équivoque en démentant, hier, l’information selon laquelle il tenterait de faire interdire à la Qatar Foundation de s’afficher sur la tunique du Barça, arguant que le quotidien ‘‘Ma’ariv’’ se serait basé sur une confusion avec la Fondation caritative du Qatar qui serait, elle, liée à des mouvements considérés comme terroristes.
La Qatar Foundation a donc finalement été jugée «légitime» par… Israël. Ouf ! les Socios l’ont échappé belle. L’idée de devoir se passer d’un si généreux sponsor leur a donné des sueurs froides.
Y. M.