Avec une défense qui prenait l'eau à chaque accélération des Egyptiens, les Sfaxiens ont échoué dans leur conquête d'une Supercoupe qui continue à leur jouer de mauvais tours.
Par Marouen El Mehdi
Le Club sportif sfaxien (CSS), meilleur club du moment en Tunisie, était pourtant favori sur le papier face à un Ahly d'Egypte miné par les problèmes et par le doute suite à deux défaites consécutives en championnat. Il est vrai que Ndong a laissé un vide évident à l'entrejeu, mais c'est la manière de défendre qui a précipité la défaite des hommes de Daou. Le coach sfaxien a négligé de museler Ahmed Fathi pendant toute une mi-temps, laissant le champ vide au défenseur égyptien pour créer le danger et servir Jeddou, qui a marqué le premier but «ahlaoui» devant un axe défensif figé.
Ce but encaissé en plein milieu de la première mi-temps a libéré Al Ahly qui était très discret en attaque puisqu'il s'agissait de la première occasion de but depuis le début du match.
Mal disposés sur le terrain, avec en sus un Sassi loin de sa forme habituelle, le CSS a peiné pour construire son jeu fait de mouvement et d'accélérations. Il a fallu encaisser un but pour voir les Noir et Blanc sortir progressivement de leur torpeur et aller menacer un bon Ikrami, le keeper d'Al Ahly, sans trop de réussite malgré la bonne volonté de Ben Youssef et Manser.
Du suspense pour rien
La seconde période allait très mal commencer pour les Sfaxiens qui vont encaisser un second but sur une balle arrêtée. Là, aussi, la défense a fait preuve d'une incroyable naïveté alors que Jeridi a mal anticipé cette action, laissant Amr Jamel doubler la mise. Ça devenait plus compliqué pour le CSS qui n'avait d'autre choix que jouer l'attaque à outrance pour rattraper son retard.
La domination des Tunisiens devenait plus évidente et Fakhreddine Ben Youssef, suite à une belle accélération, va être fauché en pleine surface de réparation, obtenant un penalty facilement transformé par Maâloul qui permettait aux siens de revenir dans le match.
Ce réveil fut de courte durée puisque 5 minutes plus tard, Al Ahly va encore une fois frapper grâce à l'inévitable Jamel qui profita d'un beau centre et d'un très mauvais placement de la défense pour tromper Jeridi.
Pour le CSS, il fallait tout refaire et la rentrée de Khenissi, Challouf et Bouazzi pour renforcer le secteur offensif a permis aux Sfaxiens d'exercer une évidente domination ponctuée par un magnifique but de Ben Youssef, d'une reprise imparable, qui a redonner espoir à ses coéquipiers. Ces derniers vont pousser durant les dernières minutes du match, mais c'était sans compter sur le courage et la détermination des Egyptiens, tous repliés en défense, qui ont bien défendu leur mince mais précieuse avance qui va, finalement, leur offrir un 6e titre de Supercoupe d'Afrique.
En somme, le CSS n'a brillé que par intermittence et l'entrejeu n'a pas fourni un grand match pour espérer marquer davantage de buts. Sa naïveté défensive lui a coûté une défaite largement évitable et il était clair que les jambes ne répondaient pas comme il le faut.
C'est dommage car Al Ahly, tourmenté par des problèmes de résultats et d'effectif, n'était pas un foudre de guerre et il était prenable même s'il a évolué à domicile devant près de 25.000 supporters.
La déception se lisait, au coup de sifflet final, sur les visages des Tunisiens, pourtant déterminés à ramener un titre qui manque à leur palmarès. Avec une telle équipe qui s'est mieux comportée en coupe de la CAF, il est dommage de rater un nouveau sacre largement à sa portée.