Les Clubistes, sous pression à Gafsa, ont été incapables, dimanche, de s'imposer et même d'éviter une défaite qui les éloigne encore du leader. Avec 9 points de retard et à 10 journées de la fin, ils semblent abdiquer...
Par Marouen El Mehdi
Dans un stade où l'ambiance était plus que tendue et où le gardien clubiste Atef Dekhili était agressé avant l'entrée des joueurs sur le terrain, on s'attendait à un match musclé.
D'une part, El Gawafel, mal en point ces dernières semaines, tenait à se racheter et à retrouver plus de sérénité et de calme alors que dans le camp clubiste, les bons résultats ne suivaient pas et il fallait gagner pour maintenir l'écart de six points pris par l'EST.
Baisse de régime de Djabou, Dhaouadi et Hedhli
C'est dans cette chaude ambiance que le match a eu lieu avec, commençons par le dire, un arbitre, Hachfi, qui paraissait craindre pour sa sécurité et qui a donné un léger coup de pouce aux locaux. En fin de compte, ces derniers ont fourni un match plein et ont mérité de gagner tellement leur détermination et leur courage étaient évidents. Le but réussi par Ouerghemi à la demi-heure s'est avéré suffisant pour offrir aux Gafsiens une victoire très importante pour la suite du parcours qui va permettre à Habib Mejri, fraîchement débarqué à Gafsa, de travailler dans une plus grande sérénité.
Le Club Africain n'arrive plus à gagner. Avant, avec le Néerlandais Koster, l'équipe ne présentait pas un grand volume de jeu mais parvenait souvent à avoir le dernier mot grâce, notamment, à une solide organisation défensive. Aujourd'hui, le CA donne l'impression d'être plus présent en attaque avec plus d'occasions nettes pour marquer, mais sa ligne offensive pèche par un manque incroyable d'efficacité.
Il est vrai que le Tchadien Ezequiel est devenu le spécialiste numéro un en matière de ratage, mais il y a lieu de s'inquiéter de la baisse de régime de Djabou, Dhaouadi et Hedhli qui sont passés presque inaperçus lors des dernières sorties.
Laudry Chauvin, qui a pris les rênes de l'équipe alors qu'elle était en tête de classement, a sûrement des comptes à rendre avec un schéma tactique qui a tout bouleversé: ses joueurs ne marquent presque plus alors que sa défense, la meilleure au bout de la phase aller, ne se montre plus aussi infranchissable.
C'est peut-être le côté mental qui bat de l'aile au sein du groupe, mais on a comme l'impression que la préparation psychologique des joueurs pour de tels matches est négligée, en plus, bien sûr, du rendement énigmatique de certains joueurs recrutés au prix fort.
Dans les coulisses, on parle d'une confiance renouvelée en Chauvin et son staff, mais face à la grande colère des supporters, qui avaient déjà réagi il y a une semaine et ont exigé des changements, le bureau directeur clubiste pourrait bouger pour calmer le jeu et les esprits. Quelles décisions seront prises par les hauts dirigeants du CA, particulièrement le président Slim Riahi, très contesté par le public et la majorité des proches du club, au moment où l'équipe semble dire adieu au titre avec neuf points de retard sur l'Espérance. Le risque de perdre la seconde place, qualificative pour la Ligue des champions, est aujourd'hui d'actualité puisque l'ESS est déjà là, avec le même nombre de points alors qu'une victoire du CSS à Gabès, mardi prochain, pourrait lui permettre de dépasser les Clubistes.
Le ST fonce vers...la Ligue 2 !
C'est cette même ambiance morose qui prévaut aujourd'hui au Bardo avec un Stade Tunisien qui se dirige inéluctablement vers la Ligue 2 en l'absence de toute réaction pour mettre fin à l'hémorragie.
Les Stadistes ont été, une nouvelle fois, défaits, cette fois-ci à La Marsa, et ils demeurent en position de lanterne rouge alors que leurs adversaires directs dans cette lutte pour éviter la relégation, ont tous obtenu des résultats positifs, à commencer par l'USM qui a battu la JSK, l'Olympique de Béja qui continue courageusement son opération sauvetage ou GS qui a ramené un point de son déplacement à Bizerte.
C'est dire que tout va mal pour le ST et pour son nouveau comité directeur qui n'a rien fait de mieux que les anciens dirigeants, écartés comme tout le monde le sait, par un petit putsch de nuit! Soufiene Hidoussi, le coach stadiste, a décidé de se retirer et son successeur sera réellement dans de mauvais draps.
Illustration: Parc A, à Tunis, le fief du Club africain.