Mehdi Ben GharbiaSeul candidat à la course de la présidence du Club athlétique bizertin (CAB), Mehdi Ben Gharbia a décroché, samedi 7 février 2015, un nouveau mandat.

L’homme d’affaires et député de l’Alliance démocratique a été élu avec plus de 93% des voix exprimées. Mehdi Ben Gharbia avoue avoir été «sincèrement gêné» par le fait qu’il n’y ait pas eu un autre rival ou deux autres compétiteurs dans cette course à la présidence du club nordiste. Ceci, déclare-t-il, «aurait pu créer une atmosphère de saine concurrence et enrichir le débat des idées sur des questions de très grande importance pour notre club».

Au bout du parcours, donc, M. Ben Gharbia a raflé la mise: sur le total des 148 adhérents présents à l’Assemblée générale élective (sur 200 inscrits), il a obtenu 138 voix – 6 bulletins étaient blancs et 4 n’étaient pas validés.

Les 4,6 millions de dinars (MD) de dettes du club nordiste jusqu’à la fin juin 2014 – qui ont été détaillés par le rapport financier – ne semblent pas avoir inquiété outre mesure l’assistance. Au contraire, convaincus que la crise que traverse le CAB n’est pas plus grave que celle que connait l’écrasante majorité des clubs tunisiens, les membres adhérents du CAB ont décidé de reconduire M. Ben Gharbia à la tête de leur club.

Ce choix qui trouve justification dans les résultats cabistes tout-à-fait probants – le club ayant été régulièrement, depuis 2011, parmi les 4 ou 5 meilleures formations du football tunisien. Et, aujourd’hui, Mehdi Ben Gharbia aime à rappeler l’honneur qu’il tire de ce que «les clubs nationaux et internationaux se bousculent pour acquérir nos joueurs».

Cependant, cette satisfaction personnelle du président du CAB n’est pas sans réserve: «Être le seul candidat dans cette course à la présidence du club n’est pas une bonne chose –ni pour notre club, ni pour son avenir, ni pour moi-même…», a-t-il expliqué.

L’AG du CAB a rappelé que M. Ben Gharbia supporte à lui seul plus de 2 MD de la dette du club. Cette situation pose nombre de questions importantes. Qu’adviendrait-il de cet argent avancé par M. Ben Gharbia, si ce dernier venait à se retirer du club? Quel est l’homme d’affaires bizertin qui pourrait s’aventurer et prendre des risques financiers à sa place? Pourquoi n’y a-t-il pas une ligne de séparation nette entre les mondes des affaires, de la politique et le sport? Oui, il est vrai, que le professionnalisme sportif – générateur de talent et de qualité – et le sponsoring vont main dans la main. Mais pourquoi ajouter ce 3e élément de la politique?

Marwan Chahla

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