L’ex-gardien de but des Aigles de Carthage, Hamdi Kasraoui, est (presque) assuré de continuer à garder les filets du Racing Club de Lens jusqu’au 15 mai, date de la 38e et dernière journée de championnat de la Ligue 1 française. Et pour cause : le titulaire du poste, le portier croate Vedran Runje, souffrant d’une lésion costale (fracture de la sixième côte), pourrait ne pas revenir à la compétition avant cette date.
Cette situation inspire à Jean-Guy Wallemme, coach de RC Lens, ce commentaire sublime : «J’ai la chance de posséder deux bons gardiens, c’est nécessaire au haut niveau, même si cela a pu parfois frustrant pour Hamdi. Il bénéficie d’une très grosse expérience en Tunisie, se montre toujours très professionnel et surtout à l’écoute. À l’entraînement, il s’est toujours montré performant. Il a permis à Vedran de se retrouver en concurrence».
Si elle n’arrange pas le gardien de but tunisien, contraint à jouer les doublures, posture inconfortable à laquelle il n’était pas habitué, cette situation de fauteuil pour deux n’est pas pour déplaire au coach lensois, qui peut faire jouer la concurrence entre les deux portiers. «La situation actuelle avec Vedran et Hamdi me convient, ensuite, à chacun de voir ses plans de carrière et au club de prendre sa décision s’il y a d'éventuelles questions économiques», explique encore Wallemme, tout en sachant que le troisième portier du club, Samuel Atrous, est à l’affût, prêt à saisir la chance dès qu’elle se présentera.
Par conséquent: Hamdi Kasraoui, s’il veut rester au RC Lens, où il semble bien se plaire, n’a d’autre choix que d’accepter son rôle d’éternelle doublure, dans ce club comme dans la sélection tunisienne.
En revanche, s’il veut reprendre sa place de gardien titulaire, plus conforme à ses moyens et à son mental, il devra quitter le stade Bollaert, à la fin de la saison actuelle, pour aller voir si le gazon est plus tendre ailleurs.
Douloureux dilemme pour le brave Hamdi qui ne s’attendait sûrement pas, en prenant le chemin de la France il y a moins d’un an, qu’il allait être acculé à cette position inconfortable, qui plus est, à l’apogée de sa carrière professionnelle. Ses déclarations aux confrères français laissent d’ailleurs transparaître une volonté d’arracher la place qui lui est due ou de partir respirer l’air ailleurs : «Je ne suis pas un numéro 2, je pense plutôt être un numéro 1 bis», a-t-il expliqué récemment à ‘‘But’Lens’’. Et d’ajouter, au cas où on ne l’aurait pas bien compris : «Quand on a la mentalité d’un numéro deux, on ne peut pas y arriver. Si tu te mets dans la situation d’un numéro 1 bis, que tu t’accroches, que tu veux gagner, tu es béni. Par contre, quand tu t’installes en numéro 2, tu touches un salaire, tu t’installes, tu ne te mets pas la pression, tu t’habilles bien mais c’est tout. Je ne crois pas que c’est cela le football...»
Kasraoui, professeur d’éducation physique, titulaire d’une maîtrise en sport, obtenue avec mention, et grand connaisseur des arcanes du football, sait de quoi il parle. Son mémoire de fin d’études ne portait-il pas sur les caractéristiques physique et… psychologique chez les jeunes joueurs ?
Imed B.