Les élections du nouveau Bureau de la Fédération tunisienne de football (FTF) auront lieu aujourd’hui, mercredi 5 mai, à Gammarth. Pour la première fois, deux listes sont en lice. Les élus, attendus comme des «messies», devront remédier aux maux chroniques de notre football : faiblesse des résultats des équipes nationales, violence dans les stades, arbitrage contesté, financement aléatoire…
Deux listes, de 12 personnes dont une femme chacune, sont en lice pour remplacer le Bureau de Kamel Ben Amor, démissionnaire lors d’une AG extraordinaire tenue le 26 mars dernier. Une est présidée par Ali Hafsi Jeddi, actuel président de la Ligue national du Football non-amateur (LNFNA) et une autre par Ridha Ayed, ancien membre fédéral pendant de longues années et démissionnaire en mars 2007 du Bureau fédéral avant-dernier.
Une «campagne à l’américaine»
Durant deux semaines, les deux listes ont sillonné le pays, tenu plusieurs rencontres avec la presse nationale et régionale et donné de nombreuses déclarations aux journaux et autres médias audio-visuels.
Une campagne électorale inhabituelle dans le sport tunisien et en quelque sorte «à l’américaine», comme l’ont qualifiée des observateurs. Ils en ont profité pour présenter leurs lectures des états des lieux, sombres certes, du sport national roi, leurs soi-disant programmes électoraux et leurs promesses pour les clubs et le football du pays.
En tout les cas, la presse sportive et l’opinion publique sont unanimes sur les vertus de cette première expérience pluraliste. C’est en effet la première fois que les clubs tunisiens auront à choisir, librement et en toute démocratie, entre deux listes concurrentes. C’est-à-dire entre des programmes et des visions différentes. Fini donc le jour où tout était imposé et prémâché, où les mêmes figures étaient là… pour en profiter.
Les préparatifs pour les élections d’aujourd’hui ont aussi constitué une occasion inédite pour que les clubs, notamment les plus éloignés de Tunis et les plus «démunis», puissent dire leur mot, eux qui n’ont que très rarement été sollicités ou sondés par les différents bureaux fédéraux et autres structures footballistiques.
Un tournant historique
Outre la pratique «démocratique» qui aura certainement des répercussions positives sur les mécanismes de la responsabilité dans les instances sportives tunisiennes, le rendez-vous électoral actuel aura donné lieux à un débat intéressant et approfondi sur les questions les plus importantes relatives au présent et au futur du football tunisien, ainsi que sur les dossiers les plus urgents à traiter par le prochain Bureau de la FTF.
Ces dossiers – la violence dans les stades, l’arbitrage, le financement, les équipes nationales, les Ligues régionales... – ont animé les débats aussi bien sur les médias que lors des rencontres des membres des deux listes avec les représentants des clubs professionnels et amateurs.
Les débats serviront aussi de promesses que les heureux-élus auront à réaliser, même partiellement.
M.T
Les 2 listes :
1/ Ali Hafsi Jeddi, et Jalel Tekaya, Amor Farouk Gharbi, Wadiî Jeri, Mounira Ben Fadhloun, Hédi Lahouar , Tahar Khantèche, Mohamed Atallah, Anouar Haddad, Chiheb Belkhiria, Chafik Jarraya, Mohamed Hédi Fouchali.
2/ Ridha Ayed, et Maouia Kaâbi, Sami Hriga, Nourallah Madani, Mohamed Hassani, Salem Jaaouane, Lamia Tlili, Chokri Smâali, Hichem Ben Omrane, Mounir Arfa, Mohamed Néji Guediche, Mourad Kammoun.