Dans l’édition du 12 juin 2010 de son magazine du weekend, ‘‘Le Monde’’ a retracé le film de la montée en puissance footballistique de l’Afrique couronnée par l’organisation de la Coupe du Monde 2010. Le journal a parlé de l’Algérie, du Maroc, du Cameroun, le Sénégal et même du Zaïre. Mais pas un mot sur l’épopée argentine de la Tunisie.
A l’occasion de la phase finale de la Coupe du Monde 2010, les projecteurs de l’actualité se sont braqués sur l’Afrique du Sud en particulier et l’Afrique en général. Surtout dans les pays dont les équipes nationales sont qualifiées à cette compétition, les médias y sont allés de leurs dossiers dédiés à l’événement. En France, très proche pour cause de passé colonial du continent africain, la presse a raté ce rendez-vous. ‘‘Le Monde’’ ne pouvait déroger à la règle. Intitulé «L’Afrique aux portes du Mondial», son dossier de 27 pages a notamment mis en exergue les succès d’équipes africaines ayant valu à l’Afrique la reconnaissance de tous et en particulier des puissances européennes et latino-américaines du football mondial.
L’impossible rêve est atteint
Le premier coup de chapeau est allé au Maroc pour avoir été le premier pays africain à franchir le cap du premier tour, lors de la phase finale de la Coupe du Monde 1986 au Mexique, en battant le Portugal (3-1).
«Une équipe du continent africain a enfin rejoint l’oasis inaccessible: le deuxième tour de la poule finale en coupe du monde. L’impossible rêve est atteint (…). Un pays est à l’honneur: le Maroc», salue le quotidien français.
La seconde révérence a été adressée au Cameroun de Roger Milla, lui aussi pour s’être qualifié en quart de finale lors de la Coupe du Monde 1990 en Italie et avoir raté de peu les demi-finale après une série de trois victoires contre l’Argentine (1-0), la Roumanie (2-1) et la Colombie (2-1) et une très courte défaite face à une Angleterre (2-3) pourtant malmenée.
Le Sénégal de Hadji Dhiouf a lui aussi été salué pour une qualification en quart de finale durant le Mondial 2002 organisé par le Japon et la Corée du Sud, après avoir en particulier triomphé de la France champion du Monde et d’Europe en titre (1-0), avant de se faire interdire l’accès aux demi-finales par la Turquie (1-0).
Enfin, l’Algérie a eu droit à une mention spéciale pour sa brillante participation au Mondial de 1982 en Espagne où, après avoir battu l’Allemagne (1-0), le Chili (3-2) et perdu contre l’Autriche (0-2), ce pays maghrébin se fait éliminer suite à un scandaleux arrangement entre l’Allemagne et l’Autriche.
‘‘Le Monde Magazine’’ a même eu une pensée pour le Zaïre en raison de «la déculottée» subie, lors du Mondial de 1974 en Allemagne de l’Ouest, devant la Yougoslavie (9-0) – la plus lourde défaite à ce jour essuyée par un pays africain en phase finale de cette compétition –, suivie de deux autres défaites devant l’Ecosse (2-0) et le Brésil (3-0). Mais de la Tunisie pas un mot.
1ère victoire africaine en Coupe du Monde
Pourtant, ce petit pays a été le «déclencheur» de «l’accélération de l’histoire» dont parle le quotidien français et qui a permis à l’Afrique d’obtenir la reconnaissance de la communauté internationale footballistique qui s’est notamment traduite par l’augmentation du nombre de ses représentants à la phase finale de la Coupe du Monde.
Unique représentant du continent africain au Mondial de 1978 en Argentine, la Tunisie s’y est honorablement comportée avec une courte tête contre la Pologne (0-1), un match nul face à l’Allemagne (0-0) et une victoire contre le Mexique (3-1), la première remportée en phase de Coupe du Monde par un pays africain. Une performance suite à laquelle la FIFA a décidé de porter à deux le nombre de représentants africains dans la plus prestigieuse des compétitions sportives internationales.
L. M.