Médecins, pharmaciens, infirmiers, techniciens de la santé peuvent désormais devenir des experts de la lutte contre le dopage. Voici comment…
La Tunisie, l’un des pays émergents les plus engagés dans la lutte contre le dopage dans le sport, poursuit la mise en place des structures et législations à même de garantir un exercice «clean» des différentes activités sportives.
Ainsi, après avoir ratifié les conventions internationales afférentes1, créé les structures requises (l’Agence nationale de lutte contre le dopage) et un cadre juridique national (loi n° 2007- 54 du 8 août 2007, relative à la lutte contre le dopage dans le sport), la Tunisie entre aujourd’hui dans le vif du sujet avec la mise en place d’un système de formation de contrôleur anti-dopage.
En effet, le ministre de la Jeunesse, du Sport et de l’Education physique vient de promulguer un décret (n° 2010-1693 du 5 juillet 2010) fixant les conditions d’octroi des attestations de fin de formation et d’habilitation à exercer le contrôle antidopage dans le domaine du sport.
Les sessions de formation
La formation permettant d’acquérir les connaissances fondamentales relatives aux procédures de contrôle, d’accompagnement et d’aide lors de l’exécution des opérations de prélèvement des échantillons biologiques s’adresse aux pharmaciens, techniciens supérieurs de la santé publique, infirmiers de la santé publique et techniciens spécialistes dans la santé animale.
Les sessions de formation dans le domaine des opérations de contrôle et d’inspection dans les espaces sportifs sont ouvertes aux agents publics appartenant à la catégorie «A».
D’une durée de 30 heures (une partie théorique de 20 heures et une autre pratique de 10h), la session est consacrée à la formation dans le domaine du prélèvement des échantillons biologiques et de leur supervision, ou pour effectuer les opérations de contrôle et d’inspection au sein des espaces sportifs publics ou privés ouverts au public.
La date d’ouverture de chaque session de formation, son programme, les conditions de participation et la date de clôture des candidatures sont communiqués par voie de presse avant 15 jours au minimum de la date d’ouverture de ladite session.
La carte de contrôleur préleveur
L’attestation de fin de formation et d’habilitation d’exercer le contrôle antidopage est délivrée à chaque participant ayant obtenu une moyenne des notes égale ou supérieure à dix (10) sur vingt (20). Une carte d’accréditation dénommée carte de contrôleur préleveur d’échantillons biologiques est délivrée à chaque participant ayant la qualité de médecin ou médecin vétérinaire. Cette carte permet à son porteur d’effectuer des missions de contrôle et de prélèvement d’échantillons biologiques dûment autorisées par l’agence.
Une carte d’accréditation dénommée carte de contrôleur est délivrée à chaque pharmacien et chaque participant aux sessions de formation. Cette carte permet à son porteur d’effectuer des missions de contrôle et d’inspection dûment autorisées par l’agence.
Une carte d’accréditation dénommée carte d’accompagnateur est délivrée à chaque participant ayant la qualité de technicien supérieur de la santé publique ou d’infirmier de la santé publique ou titulaire d’un grade équivalent dans le secteur privé de la santé ou de technicien spécialiste dans la santé animale.
Cette carte permet à son porteur d’accompagner et d’aider les contrôleurs titulaires de l’une des cartes d’accréditation sus-indiquées dans les missions dûment autorisées par l’agence.
La durée de validité de chaque carte de contrôleur préleveur d’échantillons biologiques ou de contrôleur ou d’accompagnateur est fixée à deux ans. Chaque contrôleur préleveur d’échantillons biologiques ou contrôleur ou accompagnateur est tenu de participer à la première session de formation ouverte après l’expiration de la date de validité afin d’obtenir une nouvelle carte.
Source: Journal Officiel de la République Tunisienne n° 56, 13 juillet 2010.
Note
1- Convention contre le dopage et son protocole additionnel adoptés par le conseil de l’Europe à Strasbourg le 16 novembre 1989 et à Varsovie le 12 septembre 2002, à laquelle la Tunisie a adhéré par la loi n° 52-2003 promulguée le 29 juillet 2003 et ratifiée par le décret n°2003-2419 du 24 novembre 2003, et la Convention internationale de lutte contre le dopage dans le sport, adoptée à Paris le 19 octobre 2005 lors de la 33e session de la conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, (Unesco), approuvée par la loi n° 200661 du 28 octobre 2006 et ratifiée par le décret n° 2006-3052 du 20 novembre 2006.