Il n’y aura pas d’enseignement de la médecine à la mosquée Zitouna. Le ministère de la Santé a levé toute équivoque à ce sujet. Ouf, on avait craint le pire….
Le ministère de la Santé a dû se fendre d’un communiqué, mercredi, pour exprimer son rejet de l’inscription de la médecine dans le cursus d’enseignement à la mosquée Zitouna. Il répond ainsi, sans le nommer, au grand imam de la Zitouna, la grande mosquée de Tunis, Houcine Laâbidi. Ce dernier a, en effet, déclaré, le 13 mai, en marge de la cérémonie de reprise officielle de l’enseignement dans cette mosquée après 50 ans de rupture: «Les médecins (tunisiens, Ndlr) ont appris la médecine chez les Français avec les lacunes que nous connaissons, parce que les Français ne livrent jamais toutes les connaissances; ces médecins (tunisiens, Ndlr) ne savent même pas s’expliquer en arabe et livrent des ordonnances incompréhensibles. Nous voulons moraliser la médecine, nous voulons des médecins à la fois compétents et pieux qui craignent Dieu. Qu’ils enseignent leur médecine et nous enseignerons la nôtre»!
«Tout en se réjouissant de la réhabilitation de l’enseignement à la Zitouna, la grande mosquée de Tunis, qui constitue un excellent adjuvant pour le paysage religieux national en devenir», le ministère de la Santé, «rejette les propos malveillants et inappropriés, formulés à cette occasion à l’égard de la médecine conventionnelle tunisienne» et exprime son étonnement quant à l’intention d’instaurer, à la Zitouna, «une formation n’obéissant à aucune règle académique reconnue et permettant une pratique dépassant la seule diffusion de rudiments de médecine traditionnelle ou d’éducation sanitaire préventive», lit-on dans le communiqué.
Le ministère de la Santé «s’oppose avec fermeté» à un tel projet et rappelle que seule une formation académique universellement reconnue donne accès au diplôme de docteur en médecine en Tunisie, ajoute le communiqué.
Le ministère de la Santé fait part aussi de sa réprobation «de toute tentative de porter atteinte à la réputation de la médecine tunisienne, qui jouit d’une bonne réputation internationale, car issue d’une formation académique diplômante de qualité dispensée par quatre facultés de médecine, une faculté de médecine dentaire et une faculté de pharmacie au diapason des progrès de la science et respectueuse des règles déontologiques, juridiques et administratives instaurées pour l’exercice de l’art médical par les autorités ordinales, éthiques et administratives du pays».
«Le ministère de la Santé, qui appelle à la sauvegarde des acquis nationaux en la matière, émet le souhait de voir le souci et le devoir d’objectivité l’emporter sur le désir, certes légitime, de certains de vouloir traiter les imperfections du système», ajoute le ministère dans son communiqué.
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