Deux experts tunisiens, Chokri Ben Jannet et Adel Harizi, de la protection civile nationale, vont prendre part à une réunion sur le Système méditerranéen d’alerte rapide et mitigation des tsunamis (Neamtws).


La réunion se tiendra du 30 mai au 2 juin, dans l’ile de Stromboli (Italie).

En tout, soixante experts en gestion du risque provenant des pays euro-méditerranéens et balkaniques seront appelés à se concentrer sur la création d’un efficace système d’alerte rapide qui détecte les tsunamis en mer Méditerranée, alerte la population à risque et communique les comportements d’autoprotection adéquats.

Technologies de détection des tsunamis

Le Programme Pprd South, qui est financé par l’Union européenne (UE), organise cet atelier en collaboration avec la Commission océanographique intergouvernementale (Coi) de l’Unesco dans une parmi les côtes méditerranéennes les plus exposées au risque tsunami. Pour 4 jours des représentants des autorités de protection civile des pays partenaires du programme, de la protection civile italienne, de la Commission européenne, de la Coi-Unesco, de trois instituts de recherche italiens, de cinq régions italiennes parmi les plus exposées à ce risque ainsi que de la municipalité locale examineront l’état-des-lieux du Système méditerranéen d’alerte rapide et mitigation des tsunamis (Neamtws), notamment les dispositions organisationnelles, les activités en cours et celles à venir, les technologies de détection des tsunamis et les procédures de diffusion des alertes.

Franco Gabrielli, chef du département de protection civile italienne prononcera la bienvenue aux participants avec Peter Billing, chef adjoint de l’Unité Réponse aux crises auprès de la DG Echo de la Commission européenne, Francesca Santoro de la Coi-Unesco et Pierluigi Soddu, directeur exécutif du Pprd South. La Tunisie sera représentée par le général Chokri Ben Jannet et Adel Harizi de la protection civile nationale.

Pendant l’atelier, les participants apprendront comment, grâce à un réseau régional d’instituts scientifiques, Neamtws peut à présent détecter les séismes ou les glissements de terrain sous-marins qui peuvent provoquer des tsunamis. Neamtws est aussi capable d’identifier les potentielles zones d’impact du tsunami, prévoir sa propagation et son temps d’arrivée sur la côte et enfin transmettre l’alerte tsunami aux autorités nationales.

Les participants évalueront la faisabilité d’échanger les données concernant le niveau des eaux marines qui peuvent confirmer le tsunami et fournir des informations sur son ampleur; tout cela en considérant que les brefs distances que les ondes des tsunamis doivent parcourir en Méditerranée empêchent d’attendre cette confirmation avant de diffuser l’alerte.

Les experts en gestion du risque illustreront la capacité de leurs propres pays à diffuser les opportuns messages d’alarme à la population à risque ainsi que les actions prévues pour s’assurer que les personnes en danger sachent comment réagir lorsqu’ils reçoivent l’alarme.

200 tsunamis en 500 ans en Méditerranée

Statistiquement, en région Méditerranée, les tsunamis sont plus fréquents qu’en océan Indien et dans le cours des siècles ils ont provoqué des importants dégâts et des décès. Selon l’Agence environnementale européenne, la région a été frappée par 200 tsunamis dans les derniers 500 ans et l’université de Bologne a récemment relevé que, en moyenne, dans les derniers quatre siècles, l’Italie a été touchée par environ 15 tsunamis tous les 100 ans. Les tsunamis enregistrés en Méditerranée sont advenus principalement dans les régions plus actives des points de vue sismique et volcanique comme les mers Égéenne, Ionienne et Tyrrhénienne ainsi que sur les côtes algériennes et chypriotes.

Le risque de pertes de vies et de catastrophe économique en Méditerranée est élevée à cause de la haute densité de population le long de ses côtes: environ 150 millions de personnes concentrées sur 46.000 km de littoral dont 110 millions habitant dans les villes au bord de mer et environ 200 millions de touristes chaque année.

A tout cela il faut ajouter une considération encore limitée du risque tsunami dans les politiques d’aménagement du territoire dans toute la région.

Des importants instituts de recherche de la région euro-méditerranéenne participeront à la réunion avec la Coi-Unesco qui, suite au tragique tsunami qui a frappé l’océan Indien le 26 décembre 2004, a été chargée de coordonner la création d’un Système méditerranéen d’alerte rapide pour les tsunamis. L’UE supporte les efforts de la Coi-Unesco à travers le financement du Projet de Centre d’information tsunami du Neamtws (Neamtic) dont les objectifs sont l’amélioration de la circulation des meilleures pratiques pour la réduction du risque tsunami dans la région, la conscientisation de la population exposée et le renforcement des liens entre la Coi et le Mécanisme de protection civile de l’UE.

Source: communiqué.