Deux jeunes chômeurs se sont lacéré le corps mercredi matin au siège de la délégation de Gabès, laissant une mare de sang dans les bureaux. Leur état est critique. Il s’agit d’un acte de désespoir.
Selon le père de deux jeunes, c’est après avoir perdu tout espoir que son fils, âgé de 26 ans, comme l’autre jeune, de deux ans son cadet, a décidé de se déchirer le corps avec une lame à raser. «Car, aucun de la famille n’a aujourd’hui un emploi et nous ne pouvons plus ni subvenir à nos besoins ni même payer les factures de l’eau et de l’électricité. Nous avons tous adhéré au parti Ennahdha, qui nous a promis monts et merveilles, dans l’espoir de voir notre situation améliorée… Rien n’a changé… A l’époque de Ben Ali, au moins personne ne nous a promis quelque chose», a lancé le père de l’un des blessés.
Ces derniers ont refusé qu’on vienne à leur secours. Ils perdaient leur sang mais refusaient l’aide des fonctionnaires et des agents de la protection civile accourus à leur secours. Ce n’est qu’une heure après, au moment où ils ont commencé à perdre conscience, que les agents ont pu les transporter à l’hôpital.
I. B.