Tunisie Telecom et Orange Tunisie ont apporté leur soutien à une rencontre scientifique sur les risques liés à l’exposition aux ondes électromagnétique liées à l’usage de la téléphonie. Souci de transparence. Et de prévention.
Par Samantha Ben-Rehouma
Le téléphone mobile fait partie de notre quotidien. Le développement rapide de l’utilisation des téléphones mobiles et la construction des antennes-relais ont suscité des inquiétudes sur les éventuels effets sur la santé que leur utilisation pourrait engendrer. Y-a-t-il des risques et comment réduire son exposition aux ondes quand on téléphone?
Le colloque organisé par l’Association tunisienne des techniques des télécoms (A3T) à la Cité des sciences à Tunis a tenté d’expliquer l’impact des ondes sur notre quotidien à travers l’allocution des invités, notamment Mohamed Khedr (président de l’A3T), Mongi Marzoug, ministre des Technologies de l’information et de la communication, Dr Anne Perrin (chercheuse à l’Irba-Crssa), etc.
Soumis aux mauvaises ondes
L’homme vit depuis toujours dans un environnement électromagnétique naturel issu du champ magnétique terrestre. Seulement, au cours des 30 dernières années, notre quotidien s’est enrichi d’objets (téléviseurs, micro-ondes, ordinateurs, téléphones mobiles...) qui génèrent des champs électromagnétiques artificiels plus agressifs et beaucoup plus puissants qui pompent notre énergie et agissent négativement sur notre organisme. La densité électromagnétique ambiante a été multipliée par 1 milliard en 30 ans. Les effets potentiels sur la santé des champs magnétiques de très basse fréquence entourant les lignes et appareils électriques font l’objet de recherches et suscitent de nombreux débats publics.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), les champs électromagnétiques de toute la gamme des fréquences sont de plus en plus présents et influencent de plus en plus notre environnement, suscitant des inquiétudes et des spéculations croissantes. Tout le monde est aujourd’hui exposé à des degrés divers à des champs électromagnétiques dont les niveaux vont continuer d’augmenter avec les progrès de la technologie.
Le ministre Mongi Marzoug. Ph. Samantha
En Tunisie, on enregistre jusqu’à 200 plaintes par an due à la multiplication d’installation des Based received station (Brs) car même si le risque de ces antennes relais, de radiodiffusion, de télédiffusion, etc., reste à démontrer, et ce malgré de nombreuses études, les opérateurs téléphoniques, se doivent donc de respecter les normes de sécurité standards.
Aujourd’hui, de nombreux scientifiques, en particulier des cancérologues, se mobilisent contre la dangerosité pour la santé des ondes émises par les téléphones portables et les appareils électroniques et ont récemment lancé un appel à la prudence dans l’utilisation de ces derniers.
Les dangers des ondes
Si les champs électriques et électromagnétiques de certaines bandes de fréquence ont des effets tout à fait bénéfiques, qui sont utilisés en médecine, d’autres fréquences non ionisantes, que ce soient les extrêmement basses fréquences, les lignes électriques ou certaines ondes à haute fréquence utilisées dans le domaine des radars, de la télécommunication et de la téléphonie mobile, semblent avoir des effets biologiques non thermiques potentiels plus ou moins nocifs sur les plantes, les insectes et les animaux, ainsi que sur l’organisme humain même en cas d’exposition à des niveaux inférieurs aux seuils officiels.
Le Centre de recherche et d’informations indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem) dénonce l’accélération de la pollution électromagnétique avec cette téléphonie Wi-Fi. Là où, selon eux, la téléphonie Gsm émet un rayonnement à 900 ou 1.800 Mhz, et la 3G à 2.100 MHz, un terminal hybride émet en mode Wi-Fi des ondes pulsées à 2.450 Mhz. Soit, d’après le Criirem, la fréquence optimum pour agiter les molécules d’eau à savoir exactement celle utilisée par un four à micro-ondes!
Le Wi-fi est donc dangereux pour la santé de votre bébé, de vous-même et de votre entourage, y compris vos voisins! Chaque structure a sa toxicité propre, la pire étant la multipulsation. Les émissions (Umts,WiFi,WiMax, Bluetooth, Dect) sont de la même famille de structure que la téléphonie mobile et les toxicités sont de même nature.
Vue de la rencontre. Ph. Samantha.
Prévenir pour mieux guérir
Avant tout, il est indispensable de prendre les mesures adéquates afin de réduire l’exposition aux champs électromagnétiques (radiofréquences émises par les téléphones portables) particulièrement l’exposition des enfants et des jeunes, pour qui les risques de tumeurs de la tête semblent les plus élevés.
D’autre part, il serait bon de revoir les fondements scientifiques des normes actuelles d’exposition par la Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants (International Commission on Non-Ionising Radiation Protection), qui présentent de graves faiblesses, et d’appliquer le principe «Alara» (As low as reasonably achievable), c’est-à-dire du niveau le plus faible raisonnablement possible, à la fois pour ce qui est des effets thermiques et des effets athermiques ou biologiques des émissions ou rayonnements électromagnétiques.
Des solutions à adopter
Des campagnes d’information et de sensibilisation aux risques d’effets biologiques potentiellement nocifs à long terme pour l’environnement et la santé humaine, en particulier à destination des enfants, des adolescents et des jeunes en âge de procréer doivent être appliquées afin, entre autres, de porter une attention particulière aux personnes dites «électrosensibles» atteintes du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et de prendre des mesures spéciales pour les protéger, en créant par exemple des «zones blanches» non couvertes par les réseaux sans fil.
A l’échelon européen, c’est le Scenihr (comité scientifique des risques émergents et nouveaux) qui est chargé par la Commission européenne d’analyser les études scientifiques et de produire des avis sur les risques liés aux champs électromagnétiques.
En France, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) est chargée du suivi et de la mise à jour des connaissances sur le sujet des ondes et de la santé. Cette dernière conseille de choisir un téléphone mobile à faible Das – niveau maximal d’ondes radio auquel on peut être exposé en utilisant un mobile à pleine puissance. Plus le Das d’un téléphone mobile est faible, plus le niveau maximal de l’exposition aux ondes radio sera faible. A contrario, et surtout dans les zones de mauvaise réception (à l’intérieur d’un véhicule, d’un ascenseur, d’un parking souterrain ou simplement dans un secteur mal couvert par le réseau), le téléphone mobile fonctionnera à puissance maximale pour maintenir la qualité de transmission et augmentera donc le niveau d’exposition.
Dr Anne Perrin. Ph. Samantha
Alors, à l’ère de la 4G, je vous invite fortement avant d’acheter votre téléphone portable de lire attentivement la notice concernant le Das avant de miser sur le design… cela vous donnera ainsi un bon mobile pour l’acheter!