Du côté de Mutuelleville à Tunis, exactement au 7 rue Docteur Calmette, des citoyens s’affairent depuis jeudi matin et collectent des cartouches d’eau, qui seront acheminées demain vendredi à Guetar, un village privé d’eau depuis des jours…


Alors que les politiques et les responsables sont en train de se chercher des prétextes à propos de l’eau coupée depuis des jours dans plusieurs régions du pays, des citoyens se sont mobilisés pour trouver des solutions et être plus efficaces sur terrain.

Une mobilisation purement citoyenne

Ces solutions ne sont pas, certes radicales, mais sont tout de même une action de dépannage (et de secours) en attendant que l’eau coule de nouveau dans certaines régions. «Derrière cette idée, un artiste qui a préféré garder l’anonymat. A voir les milliers de personnes sans eau en cette période caniculaire, il nous est impossible de rester les bras croisés. Des bénévoles se sont joints à nous pour collecter depuis ce matin et jusqu’à ce soir à 20H00 des cartouches d’eau et les acheminer le lendemain vers ces régions assoiffées, en attendant des jours meilleurs…», a dit à Kapitalis Karim Rmadi. Et d’ajouter qu’au départ, ils étaient seulement trois personnes derrière cette initiative citoyenne, mais vite, ils sont devenus une dizaine d’individus très motivés.

Pour ceux qui souhaitent participer à cette collecte d’eau, s’adresser aujourd’hui au 7 rue Docteur Calmette à Mutuelleville à Tunis. Ou téléphoner au 53 58 49 49.  Sur place, il y a notamment Înayet Msallem, présidente de l’association «Amana», fraîchement fondée dont l’un de ses objectifs, «venir en aide aux enfants démunis dans leur milieu scolaire».

«Quelques membres d’associations sont venus nous donner un coup de main pour un dépannage rapide. Au départ, on n’avait qu’un seul camion, maintenant, il y a trois qui vont acheminer l’eau à Guetar, en manque flagrant d’eau», a ajouté Karim, un spécialiste dans les télécoms qui, après un séjour au Canada où il a notamment crée une boite pour promouvoir les jeunes artistes tunisiens résidant à l’autre bout du monde, a préféré rentrer définitivement au pays. C’est, selon lui, le moment où jamais pour aider la Tunisie à s’en sortir. «Même avec le peu qu’on a. Ensemble et via des associations, nous pouvons faire une force et aider nos concitoyens. Rien ne vaut la vie associative et le travail bénévole pour traverser cette période difficile de notre histoire», pense Înayet Msallem.

I. B.