Il y a des petites âmes en Tunisie que le succès de l’athlète tunisienne Habiba Ghribi, médaille d’argent du 3000 m steeple aux Olympiades de Londres, a rendu très malheureux.


On n’y peut rien, mais la bêtise et l’absurdité prospèrent partout où l’obscurantisme prend racine.

Que des Tunisiens soient malheureux de voir une jeune tunisienne briller dans une joute sportive internationale et qu’elle porte haut le drapeau national, on n’aurait jamais imaginé, même dans nos pires cauchemars, qu’on y arriverait un jour. Mais c’est cette réalité que nous découvrons, surpris et attristés, depuis que Melle Ghribi a franchi la ligne d’arrivée des 3000 m steeple en levant les deux bras en signe de victoire.

Certains des compatriotes de Melle Ghribi, des décervelés, plus islamistes que tunisiens, et qui réclameraient plus volontiers de l’Iran, de l’Afghanistan, de l’Arabie saoudite, du Qatar et autres Al-Qaïda, que de leur propre pays, multiplient les attaques contre la jeune athlète sur les réseaux sociaux et les médias pro-Ennahdha, parti au pouvoir. Selon eux, l’athlète a eu tort, en tant que femme, de participer à une compétition aux côtés d’hommes et de porter un short qui laisse montrer ses jambes.

Peut-être aurait-elle dû courir en burqâ ou en tchador ou, tout simplement, rester à la maison, comme toute bonne musulmane, asservie par son barbu de mari !

Non, vraiment, le ridicule aurait dû tuer. De combien de stupidité il nous aurait débarrassés.

Z. A.