alt«Je suis parti avec mes douleurs et je suis revenu avec», a déclaré vendredi Khaled Ben Nejma, blessé de la révolution, parti au Qatar pour se soigner, et revenu quelques mois plus tard avec le même désespoir.


Suite à une grève de la faim de quelques jours pour faire pression sur le gouvernement, Khaled Ben Nejma, 24 ans, issu d’une famille démunie, a été pris en charge par le gouvernement. Avant de partir à Doha pour soigner sa moelle épinière, touchée par une balle, à Bizerte, le 13 janvier 2011, la veille du départ du dictateur de Ben Ali, il s’est vu remettre une enveloppe de 1.800 dollars, en guise d’argent de poche, par Samir Dilou, ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle et porte-parole du gouvernement.

Le 27 mai dernier, Khaled Ben Nejma est parti au Qatar en chaise roulante avec 5 autres blessés de la révolution (ce jour-là, l’événement a fait la une des journaux). Hier, le jeune Bizertain est rentré au pays. Mais, ni le ministre Dilou ni les médias n’étaient pas là. Il n’y avait pas de «réalisation» du gouvernement à rapporter. Au contraire…

Khaled Ben Nejma n’est pas rentré sur ses deux jambes comme on le lui avait promis, et comme il en a rêvé lui-même. Car il n’a pas été vraiment soigné mais a seulement eu droit à des massages, raconte-t-il. «Pas plus que la Tunisie, Le Qatar n’a pas de praticiens capables de lui rendre l’espoir. S’il était pris sérieusement en charge et envoyé en Europe, Khaled aurait eu une chance de quitter la chaise roulante. Mais à Hamed Hospital, il n’y a pas de traitement miracle pour sa moelle touchée par des éclats d’une balle», s’inquiète un proche du blessé.

Khaled Ben Nejma est rentré le moral à plat. Se voyant déjà mourir sur une chaise, il a demandé à rentrer chez lui pour se reposer.

Aujourd’hui, il se trouve à la case départ, alité dans un établissement tunisien du côté de Bizerte pour… des massages.

Z. A.