Des associations ont lancé un appel pour venir nombreux aujourd’hui à 15heures à la Place des droits de l’Homme, à Tunis, pour dénoncer le viol de la jeune fille par des policiers à Laâouina.Des associations ont lancé un appel pour venir nombreux aujourd’hui à 15heures à la Place des droits de l’Homme, à Tunis, pour dénoncer le viol de la jeune fille par des policiers à Laâouina.

La colère de la société civile n’a pas cessé de gonfler au fil des jours contre les autorités judiciaires qui, au lieu de défendre la victime, lui montent un procès de toutes pièces et cherchent des circonstances atténuantes aux policiers violeurs.

La jeune fille, qui était dans la nuit du 3 au 4 septembre, à bord de sa voiture en compagnie de son fiancé, après avoir dîné dans la banlieue nord, affirme avoir  subi un viol collectif de 2 policiers d’une patrouille qui passait par là. Un troisième policier aurait cherché à racketter le fiancé. Les trois agents ont été écroués et seront poursuivis en justice.

La victime a comparu, elle aussi, mercredi, devant le tribunal, non en tant que victime mais en tant qu’accusée d’atteinte à la pudeur sur la voie publique. Son procès aura lieu mardi 2 octobre.

Les représentants de la société civile et les défenseurs des droits de l’Homme appellent à un rassemblement, samedi 29 septembre, à la Place des droits de l’Homme à l’avenue Mohamed V, au centre-ville de Tunis, en solidarité avec la victime. Ils appellent aussi à un autre rassemblement, mardi matin, devant le tribunal de Tunis à la Rue Bab Benat, pour dénoncer la partialité des juges qui, selon certains avocats de la fille violée, «sont soumis aux instructions des ministères de la Justice et de l’Intérieur».

Sur les réseaux sociaux, les internautes accusent les deux ministres de l’Intérieur (Ali Laârayedh) et de la Justice (Noureddine Bhiri) de complicité de viol.

Ces derniers crient à l’indépendance de la justice, sans trop convaincre, car la justice tunisienne, héritière d’une longue tradition de soumission à l’autorité politique, n’a pas encore recouvré son indépendance, de l’avis même de l’Association des magistrats tunisiens (Amt).

Z. A.