Malgré les interdictions, contrôles et autres mises en garde, les pétards et jouets dangereux ont fleuri durant les fêtes de l’Aïd.
A en croire les communiqués émanant des autorités publiques et diffusés les deux semaines précédant les fêtes de l’Aïd El Fitr, 40 équipes de contrôleurs devaient être déployées dans toute la république pour assurer le contrôle du marché en cette période de grande consommation, souvent marquées par les abus de toutes sortes.
Ces équipes devaient, entre autres, contrôler des produits destinés aux enfants: les fournitures scolaires (cahiers subventionnées, stylos à bille, gommes, cartables, tabliers, chaussures…) et, surtout, les jouets.
Les contrôleurs n’y ont vu que du feu
Dans un communiqué, le 25 août, le ministère de la Santé publique a même cru devoir attirer l’attention du public sur les risques liés à l’utilisation des jouets dangereux: pétards, jouets ressemblant à des armes à feu projetant des boules, des fléchettes ou des liquides, pointeurs-laser, et tout jouet pouvant provoquer des accidents dangereux et d’importants dégâts. Sans parler des jouets, souvent importés en contrebande de Chine, et qui contiennent des produits pouvant constituer un danger pour la santé des enfants, comme le plomb, l’aimant, les vis, les boules, et autres produits chimiques pouvant affecter les yeux et la peau, surtout chez les enfants en bas âge
Malgré toutes ces mises en garde et les menaces de poursuivre des contrevenants aux dispositions de la loi N°117 de l’année 1992 destinée à protéger les consommateurs, ces jouets dangereux étaient en vente (presque) libre partout dans le pays, écoulés par des vendeurs à la sauvette, mais aussi par des commerçants ayant pignon sur rue. Et c’est tout naturellement qu’on les a retrouvés entre les mains des enfants durant les jours de l’Aïd.
Où sont donc passés ces chers contrôleurs? Les circuits du marché parallèle sont-ils si insondables qu’ils n’y ont vu finalement que du feu? Par quel miracle ces jouets interdits à la commercialisation, parce qu’ils sont dangereux ou seulement contrefaits, ont-ils pu pénétrer dans le pays? A quel niveau le contrôle peut-il s’opérer, en amont, en empêchant leur entrée dans le pays, ou en aval, en conseillant les parents, souvent attirés par les bas prix des produits proposés, de faire plus attention à la qualité des produits qu’ils achètent pour leur enfant? Et que fait l’Organisation de défense du consommateur (Odc) pour sensibiliser le public ? Une action concertée entre cette organisation, les services de contrôle économiques et l’Utica, la centrale patronale qui ne cesse de se plaindre de l’impact négatif des circuits parallèle sur le développement de l’industrie et du commerce dans le pays, pourrait aider à identifier les solutions et les moyens adéquats de les mettre en route.
Il suffit de constater l’usage démesuré des pétards dans les travées des stades de football, malgré l’interdiction légale et les fouilles au corps effectuées par les agents de sécurité, pour prendre conscience de l’inefficacité des moyens mis en place jusque là pour mettre fin à ces jeux dangereux.
Y. M.
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