L’Ong internationale Avaaz* fait circuler une pétition pour amener la justice tunisienne à clore l’affaire de la Tunisienne violée par des policiers et accusée d’«atteinte à la pudeur». Nous en reproduisons ici le texte…

«Chères amies, chers amis du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, une nuit, deux policiers ont violé une Tunisienne dans sa voiture. Lorsqu’ils ont été découverts, ils ont eu l’affront d’accuser leur victime d’attentat à la pudeur! La jeune femme encourt une peine de prison de plusieurs mois, à moins que nous ne demandions expressément au juge d’instruction de rejeter ces accusations scandaleuses. A nous d’insister pour que l’on renforce la protection des droits des femmes en Tunisie.

Le président tunisien vient de présenter les excuses officielles de l’Etat à la jeune femme. Cependant, le juge d’instruction continue d’examiner les accusations d’«atteinte à la pudeur et aux bonnes mœurs» portées contre elle –  c’est proprement insensé.

Si nous faisons entendre notre indignation au plus vite et démontrons au gouvernement tunisien que toute la région observe cette affaire de très près, nous pouvons forcer le juge à clore l’affaire.

Le juge d’instruction peut prendre une décision à tout moment. Si des milliers d’entre nous s’expriment haut et fort, nous pouvons faire pencher la balance et persuader les institutions tunisiennes de mettre fin à ce scandale.

Cliquez ici pour signer la pétition urgente et l’envoyer à tous vos proches - lorsque 10.000 personnes auront signé, nous organiserons une grande action médiatique aux portes de la Cour suprême de Tunis.

La jeune femme et son fiancé revenaient en voiture d’un dîner lorsqu’ils se sont fait arrêter par la police. Un officier a emmené le fiancé à un distributeur automatique pour le rançonner, tandis que les deux autres violaient la jeune femme.

Quand le couple a porté plainte, la police a prétendu l’avoir trouvé dans une «position immorale», une accusation que les deux victimes réfutent et que les violeurs ont fabriquée de toutes pièces pour couvrir leur crime. Pour ne rien arranger, le ministre de la Justice a même nié que ces accusations avaient été inventées. 
Historiquement, la Tunisie est un pays qui soutient les droits des femmes, mais le nouveau gouvernement marche à reculons. Un dirigeant a même proposé un article au projet de constitution pour que l’on y qualifie les femmes de «complémentaires» aux hommes, c’est-à-dire inégales.

Dans un pays où le taux d’alphabétisation des femmes atteint plus de 70%, soit le taux le plus élevé d’Afrique du Nord, les femmes ne peuvent pas accepter qu’on leur retire cette garantie fondamentale.

Le berceau du Printemps arabe, la Tunisie, a potentiellement un avenir radieux devant elle et peut construire une réelle indépendance judiciaire, garante de l’Etat de droit. Mais dans cette période de transition, l’influence du politique sur le système judiciaire est trop forte donc nous devons faire en sorte que le juge entende cet appel du monde entier pour la justice, la vraie.

Cette jeune femme tunisienne de 27 ans qui a souffert de ce cauchemar atroce en gardera les stigmates à jamais. Montrons-lui qu’elle n'est pas seule. Signez la pétition et envoyez-la à tous vos amis.

Les activistes du monde entier s’opposent vigoureusement au gouvernement tunisien qui fait machine arrière en matière de droits des femmes, c’est le moment pour nous de rejoindre leur lutte.

Ensemble, la communauté Avaaz s’est battue pour empêcher l’exécution d’une Iranienne et a remis des milliers de signatures au gouvernement marocain pour qu’il renforce les droits des femmes. Amenons le souffle du pouvoir citoyen en Tunisie et revendiquons la justice pour les femmes.

Avec espoir et détermination,

Dalia, Rewan, Bissan, Ian, Ricken, et toute l’équipe d’Avaaz 

* Avaaz – qui signifie «voix» dans plusieurs langues d'Asie, du Moyen-Orient et de l'Europe de l'Est – a été lancé en janvier 2007 avec une mission démocratique simple: fédérer les citoyen(ne)s de toutes les nations pour réduire l'écart entre le monde que nous avons et le monde voulu par le plus grand nombre et partout. L’organisation offre à des millions de personnes venues de tous les horizons la possibilité d’agir sur les questions internationales les plus urgentes, de la pauvreté à la crise au Moyen-Orient et au changement climatique. Notre modèle de mobilisation par internet permet à des milliers d'efforts individuels, aussi petits soient-ils, de se combiner rapidement pour devenir une puissante force collective.