La situation des réfugiés sub-sahariens en Libye et en Tunisie est très préoccupante. Des organisations internationales enquêtent et se mobilisent en faveur de ces migrants.
En Tunisie, des réfugiés subsahariens, exilés de Libye, attendent depuis des mois que l'on décide de leur sort dans le camp de Choucha, sur la frontière tuniso-libyenne.
Le Haut commissariat pour les réfugiés (Hcr) a annoncé la fermeture prochaine de ce camp.
Beaucoup de réfugiés sont déjà repartis dans leur pays ou ont été réinstallés dans certains pays occidentaux. D'autres ont choisi de tenter leur chance à nouveau en Libye ou d'embarquer pour l'Europe, au risque de leur vie. Mais que va-t-il advenir des réfugiés qu'aucun État n'a proposé de réinstaller et qui ne peuvent rentrer dans leurs pays d'origine?
Ces derniers mois, La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (Fidh), le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes) et Migreurop ont enquêté sur la situation des migrants en Libye.
Les trois organisations se sont rendues dans 7 camps, aujourd'hui gérés par des milices d'ex-rebelles (les Katibas). «Les migrants y sont détenus de façon totalement arbitraire et sans aucun recours. Le constat est alarmant: les conditions de vie y sont déplorables, les violences physiques et psychologiques quotidiennes et les perspectives d'avenir inexistantes. Des milliers de personnes, notamment originaires d'Afrique subsaharienne, continuent aujourd'hui de subir ces injustices, et ce en l'absence de toute autorité compétente pouvant y mettre un terme», notent les trois organisations dans un communiqué.
C'est pour présenter leurs rapports d'enquêtes et adresser un certain nombre de recommandations aux États concernés que les trois organisations vont tenir une conférence de presse, mardi 6 novembre, à l'Hôtel Africa – 50 Avenue Habib Bourguiba – Tunis, en présence de Messaoud Romdhani, chargé de mission de la Fidh, Abderrahmane Hedhili, président du Ftdes et Nicanor Haon, coordinateur du projet Boats for People, et de quelques réfugiés du camp de Choucha.
«Le moment est opportun car l'Union européenne et ses États membres, qui ont une grande part de responsabilité dans le sort qui est aujourd'hui réservé à ces migrants, cherchent à négocier de nouveaux accords de coopération avec la Tunisie et la Libye. Et les questions migratoires sont plus que jamais à l'ordre du jour», notent encore les trois organisations dans leur communiqué.
I. B.