C'est à croire que la constitution est le dernier souci des Tunisiens, en tout cas des couches déshéritées de la population. Quatre constituant en ont eu la preuve à leur corps défendant.
Cela s'est passé samedi, dans la localité Sidi Hassine Séjoumi, quartier populaire à l'ouest de Tunis, lorsque des citoyens ont refusé le dialogue avec quatre constituants appartenant au Congrès pour la République (CpR), au Parti républicain, à Al-Massar et à Ennahdha, sur le projet de la Constitution, insistant sur la nécessité de discuter de leurs problèmes sociaux et de leurs difficultés au quotidien.
Plus d'une cinquantaine de citoyens ont ainsi interrompu les constituants, qui donnaient un aperçu de la Constitution, en signe de protestation contre la «négligence dans la résolution de leurs problèmes et le non respect des engagements tenus envers les martyrs et blessés de la révolution.»
L'Assemblée nationale constituante (Anc) n'est pas à l'écoute de leurs doléances, ont affirmé les protestataires, avant d'exposer leurs problèmes liés au chômage, à la faiblesse du pouvoir d'achat, au logement et à l'absence d'établissement hospitalier dans la région, critiquant la lenteur dans l'élaboration de la Constitution et les débats sans fin à l'Anc.
Les quatre constituants se sont engagés à faire parvenir la voix des citoyens aux trois présidences et à revenir dans la région pour poursuivre le débat sur les attentes des habitants de la région et la future Constitution.
L'Anc discute actuellement du programme de dialogue sur la Constitution entre les élus et les citoyens dans toutes les régions du pays avant son adoption : une opération de Com' inutile et bêtement électoraliste, qui risque d'être mal appréciée par les habitants de ces régions, qui sont soumis à des problèmes concrets.
I. B. (avec Tap).