La plupart des Tunisiens ayant émigré clandestinement vers l'Europe au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011 sont des élèves et des étudiants originaires de quartiers pauvres de la capitale.
C'est ce qui ressort du rapport réalisé en septembre 2012 par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes) sur les migrants disparus en mer en 2011.
Les données collectées par le Ftdes à travers des enquêtes sur le terrain et le suivi d'une partie des familles des disparus démontrent que 11% des migrants sont âgés de 15 à 19 ans et 46% de 15 à 24 ans. 16% seulement des émigrés ont plus de 30 ans, mais ne dépassent pas 34 ans. Le jeune âge des personnes émigrées peut s'expliquer par la précarité de l'emploi en Tunisie, indique le rapport. 55% des disparus sont originaires des quartiers pauvres de la capitale comme Mallassine, Jbel Ahmar ou Kabaria.
Le nombre des ouvriers et des employés journaliers qui ont émigré clandestinement (45%) dépasse celui des personnes sans emplois (21%), selon le rapport. «Ces chiffres démontrent que la précarité du travail et l'absence de perspectives d'évolution des emplois sont des facteurs d'émigration aussi forts que le chômage lui-même», indique le rapport.
L'absence de perspectives d'avenir comme facteur d'émigration se ressent d'autant plus par la forte proportion d'élèves (24%) dont la famille a fort probablement financé le voyage vers l'Europe, indique la même source.
I. B. (avec Tap).