Un homme d'affaires qui constitue une bande de malfaiteurs pour faire assassiner certains de ses collègues ou les kidnapper pour demander rançons à leurs proches : cela ressemble au scénario d'un film d'action. 

C'est pourtant ce dont est soupçonné l'homme d'affaires Fathi Dammak, promoteur immobilier de son état, arrêté avec 5 autres personnes, ses présumés complices.

L'affaire a été révélée par des vidéos diffusées mercredi par nos confrères de ''Nawaat.org'', où l'on voit l'homme d'affaires en question en train de discuter avec d'autres personnes, dans ce qui ressemble à une transaction, l'achat d'armes à feu dont des kalachnikovs, des fusils mitrailleurs et des pistolets.

Au fil de la discussion, centrée sur les usages de chaque arme, son prix et la possibilité de s'en procurer, les «tontons flingueurs» vont faire allusion à des actes d'assassinat et de kidnapping d'hommes d'affaires, notamment le très controversé Chafik Jarraya, l'inévitable Kamel Eltaïef et un certain Kantech.

La brigade criminelle d'El Gorjani, qui interroge l'homme d'affaires et ses 5 présumés complices, devrait démêler les fils de cette affaire hallucinante, dont on a peine à croire qu'elle puisse se dérouler en Tunisie.

Certains parlent de manipulation, d'autres de guet-apens, ou encore de règlement de compte... Mais les faits sont têtus.

Le milieu d'affaires, déjà largement gangréné par la corruption sous le règne de Ben Ali, est-il en train d'enfanter une véritable pègre chez qui la soif d'argent et de pouvoir (l'affaiblissement de l'Etat éveille les vocations) peut mener jusqu'au crime organisé.
Affaire à suivre...

Z. A.