«Allumez le feu !» a chanté la star du rock français Johnny Halliday et c'est ce que scandent les chauffeurs tunisiens aujourd'hui. Si Johnny parlait du feu de l'amour, les Tunisiens parlent, eux, des feux de circulation!

Et oui, en 2013 la plupart des feux de circulation du Grand-Tunis ne fonctionnent pas et se contentent de clignoter en orange. Et là on ne parle pas de feux de circulations des petites ruelles, non. On parle des feux de l'avenue Mohamed V, de ceux de la place 14-Janvier, de ceux de l'entrée de la Marsa et j'en passe.

Pour certains, ceci peut sembler être un sujet de seconde zone en terme d'importance, mais pourtant il s'agit d'un problème extrêmement grave et qui peut engendrer des accidents mortels.

Pire encore, on peut facilement constater que les agents de la circulation ne se positionnent que devant les feux de circulation qui fonctionnent, alors que les feux en panne sont délaissés !

Réparer ces feux ne demande pas une séance plénière au sein de l'Assemblée nationale constituante (Anc), ni un gouvernement de technocrates, mais juste une prise de conscience de l'importance que ça peut avoir sur la vie quotidienne des Tunisiens.

En effet, outre la situation sécuritaire, la panne des feux de circulation engendre, chaque jour, des bouchons infernaux qui engendrent à leur tour des tensions et des bagarres qu'on a pu éviter parce que, en l'absence des feux de circulation et des agents de la circulation, tout le monde essaie de passer en premier.

Donc, avis aux responsables, laissez de côté, un tant soit peu, vos appartenances partisanes, votre course aux postes, vos apparitions sur les plateaux télévisés, vos magouilles, vos prises de tête, et prenez le temps de regarder les problèmes quotidiens de ce peuple qui ne dispose même plus de feux de circulation qui fonctionnent!

Si ça peut vous encourager, sachez que ça sera bien vu pour vos prochaines campagnes électorales. A bons entendeurs.

Emna Turki