Mohsen Dabboussi, le présumé destructeur, dimanche, de la statue posée sur le mémorial de Chokri Belaïd a été condamné à 4 mois de prison avec sursis. Plaidant innocent, il donne sa version: les témoins à charge sont les auteurs du forfait.
Selon M. Dabboussi, voisin du 2e étage de Chokri Belaïd, on a cherché un auteur à tout prix. Il affirme, dans une interview à nos collègues de Radio Kalima, avoir toujours respecté ses voisins et n'a jamais raconté à quiconque les difficultés qu'il trouve pour garer son Isuzu.
«Lundi vers 18 heures, je rentrai à pieds du Monoprix, à la main, deux sachets. La police m'a ordonné de monter dans leur véhicule et j'étais conduit au poste de police d'El-Menzah VI où j'ai trouvé deux jeunes qui ont témoigné contre moi. La police m'a entendu jusqu'à 22 heures avant de me dire d'aller le lendemain au Tribunal. J'ai attendu de 9 heures jusqu'à 13 heures et j'ai cru que j'allais être auditionné par le juge mais ma surprise fut grande quand on m'a tout de suite condamné à 4 mois de prison avec sursis», a-t-il déclaré à la même radio.
A ses côtés, son fils témoigne à son tour. Il dit que Basma Khalfaoui, veuve Chokri Belaïd, a été contactée par une voisine, qui a préféré garder l'anonymat, lui disant qu'elle vient d'apercevoir deux jeunes en train de détruire la statue. «C'est Mme Basma qui les a dénoncés et sait très bien que ce n'est pas mon père l'auteur de cette destruction. Elle l'a même innocenté et sait très bien que ce sont les deux jeunes qui, au lieu d'être entendus en tant qu'auteurs, sont, au contraire, devenus des témoins».
Mohsen Dabboussi poursuit : «Mme Basma Khalfaoui sait pertinemment que ce n'est pas moi. Elle en est convaincue et elle m'a passé les coordonnées d'un avocat qui va faire appel car quatre mois de prison même avec sursis me déshonore et souille ma réputation».
Mohsen Dabboussi a fait même la reconstitution devant les journalistes montrant que pour garer son camion, il n'est pas du tout gêné par la statue.
Concernant les traces trouvées sur son pare-choc, Mohsen Dabboussi a déclaré que son camion a 10 ans, et que son assureur a été depuis plusieurs jours au courant des traces de chocs subis pendant divers heurts en circulant sur les routes.
Z. A.