Journée internationale de la femme Tunisie

Le 8 mars à Tunis: la Fête internationale de la femme a été timidement célébrée. Pas de grande foule, ni d'animation spécifique ou spectaculaire. Juste pas quelques mouvements éparpillés à l'Avenue Habib Bourguiba.

Par Yüsra N. M'hiri

 

La Junior Chamber International (JCI) était présente, représentées par ses jeunes qui veulent, par leur présence, honorer la femme et défendre ses droits, aujourd'hui menacés. Ils offraient une fleur à chaque femme qu'ils croisaient, en signe d'hommage.

JCI Fête internationale de la femme Tunisie

Jeunes JCI: honorer la femme et défendre ses droits.

L'inexplicable absence de Sihem Badi

Puis un groupe d'une vingtaine de jeunes défilent en criant des slogans en faveur de la femme, de sa liberté et de ses droits. Ils crient aussi leur opposition à toute loi pouvant porter atteindre aux acquis des femmes pour lesquels les aïeuls s'étaient battues. L'un d'eux regrette à haute voix l'absence de Sihem Badi, ministre des Affaires de la femme et de la famille, à une pareille célébration

Manifestation de sages femmes à Tunis

Les sages femmes appellent à la revalorisation de leur métier.

Les sages-femmes étaient, elles aussi, de la fête, revendiquant leurs droits et demandant plus d'intérêt pour leur noble métier. Elles estiment que les temps ont changé, mais que leur place dans le cadre du travail n'a pas vraiment évolué.

L'Organisation tunisienne de la recherche audiovisuelle (Otra) a, quant à elle, pris le parti de défendre la femme et de la valoriser à travers une série de photos accrochées sur les troncs des ficus de l'Avenue. Leur objectif: monter l'intérêt à toutes les femmes tunisiennes, de tout âge, de toute condition sociale et de toute fonction. Car la femme, à travers les photos comme dans le vécu social, se décline toujours au singulier pluriel.

Egale et non complémentaire

Et enfin, c'est au tour de la Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt) de célébrer la Fête internationale de la femme en tenant une conférence évoquant des sujets sérieux, comme le combat pour les droits de la femme, les combats des femmes au quotidien, au foyer, dans la rue et au travail. Marwa Gatoufi, membre du comité directeur de la Steg, explique que la femme est «l'égale de l'homme» et qu'elle ne sera jamais son «complément», comme a tenté de l'inscrire dans le texte de la nouvelle constitution le groupe d'Ennahdha à l'Assemblée nationale constituante (Anc). «La démocratie ne sera jamais possible en Tunisie sans que la préservation des droits de la femme», dira-t-elle.

Condamnation de la violence faire aux femmes Tunisie

Des artistes condamnent la violence faite aux femmes en Tunisie.

Une célébration aussi timide de la Journée internationale de la femme, pousse à s'interroger si, en Tunisie, pays en pleine effervescence socio-politique, la femme est encore l'avenir de l'Homme. Il y a en effet des craintes, avec l'avancée des courants religieux conservateurs ou franchement extrémistes, que l'avenir de la femme tunisienne ne devienne... son passé.