Si on n'entend plus parler du salafiste wahhabite Adel Almi et de ses appels contre les artistes, les laïcs et les intellectuels, c'est parce qu'il est en mission officielle et très occupé à «convertir» les prisonniers au wahhabisme.
Le président d'Al-Jamia al-Wassatia Li-Tawia Wal-Islah (Association centriste de sensibilisation et de réforme) se rend régulièrement, depuis novembre dernier, dans les prisons tunisiennes, où il est chargé – par le ministre de la Justice sortant Noureddine Bhiri – de donner des cours religieux. En fait, M. Almi, dont on connaît les idées, est en train de convertir les prisonniers de droit commun au wahhabisme.
Selon ses propres dires, il donne des cours 2 fois par semaine dans les prisons notamment de la Mornaguia, Borj Roumi et Nadhour... Et chaque séance draine en moyenne une trentaine de prisonniers et quelques fonctionnaires des prisons, sans compter «les enregistrements écoutées déjà par 7.000 prisonniers», a-t-il déclaré aux médias.
Ainsi à leur sortie, les anciens délinquants vont mieux s'insérer dans la société et, surtout, intégrer les mouvances extrémistes religieuses.
Vendredi 22 novembre dernier, l'autre prédicateur salafiste wahhabite pro-saoudien Bechir Ben Hassen a été invité à la prison de la Mornaguia, à l'ouest de Tunis, par l'ancien ministre de la Justice, l'islamiste Noureddine Bhiri, pour enseigner l'islam aux délinquants. Une convention a même été signée, la veille, entre ce ministre et celui des Affaires religieuses Noureddine Khadmi pour que les prédicateurs se rendent à leur aise en prison pour donner des cours religieux.
Selon Béchir Ben Hassen, invité mardi 12 mars par Hannibal-TV, chaque prisonnier a droit à l'enseignement religieux, étant très occupé, il n'aurait pas trouvé du temps «pour se rendre dans les prisons et donner des cours religieux».
Z. A.