Deux Tunisiennes se disputent la maternité d'un jeune jihadiste entraperçu dans une vidéo qui a circulé sur le web avant d'être reprise par des chaînes de télévision. L'une des deux a menti. Les lecteurs la reconnaitront... Vidéo.
Aïcha, mère de Yassine Saâdaoui, du quartier de Yasminet, à Ben Arous, au sud de Tunis, parti pour le jihad en Syrie, a été accusée par des salafistes extrémistes d'avoir été payée par Nessma TV pour monter de toute pièce le scénario de son fils, qui ne serait pas, en vérité, le sien.
Le jihadiste en question s'appellerait, selon une autre version, Mohamed Ali Trabelsi de la région de Bizerte, fils de Hosnia épouse Hedi Trabelsi, qui semble, contrairement à Aïcha Saâdaoui, plutôt fière d'envoyer sa progéniture se faire tuer en terre étrangère.
C'est sur une vidéo partagée au lendemain de l'émission de Nessma TV, consacrée notamment aux réseaux du jihad en Tunisie, que Hosnia a affirmé, sans ciller, que Aïcha «est une menteuse» et que le jeune que les Tunisiens ont découvert sur une vidéo diffusée par Nessma TV «n'est pas son fils», Yassine Saâdaoui, mais «Mohamed Ali Trabelsi, frère de Salem et Wissem».
Hosnia, dans tous ses états, compte même se venger de Aïcha. Mais cette dernière, qui a été entendue par la police, jure que le jeune de la vidéo est son fils, que tous les voisins de Yasminet l'ont reconnu et que son père l'a eu au téléphoné et Yassine (appelé dorénavant Abou Abdallah) a confirmé sa présence sur cette vidéo et dit qu'il est sain et sauf.
Aïcha Saâdaoui, mère de Yassine, a été invitée par Express FM, qui l'a aidée à retrouver la trace de son fils, ainsi que par Ettounissia TV, avant de témoigner en direct sur le plateau Nessma TV. La chaîne des frères Karoui a été bombardée d'insultes et qualifiée de «kafira» (mécréante) sur les pages des extrémistes religieux tunisiens.
Z. A.