Au parking de l'aéroport international de Tunis-Carthage, un véhicule-sandwiches, couleur jaune fluo, offre à ceux qui ont un creux un coupe-faim bien piquant, qui plus est, à un prix alléchant. Plus rien n'étonne.
Puisqu'il n'y a ni espace à louer, ni patente à payer, ni salaire à verser aux serveurs ou autres frais, le sandwich ne doit certainement pas coûter une fortune. En tout cas, pas au prix d'un sandwich servi à l'intérieur de l'aéroport international. Et il fallait vraiment y penser ces jours-ci, où le contrôle n'est pas de grande actualité.
C'est au parking, pas loin de l'entrée principale, entre les voitures, serré au trottoir et à l'ombre d'un arbre, on croise un tricycle (ressemblant au fameux Tok Tok), la tôle en acier est peinte de deux côtés d'un sandwich.
Une poubelle contenant une série de boites vides d'harissa en conserve, des boites de fromage vides et autres mets bons pour un casse-croûte bien à la tunisienne.
Sur le reste de la tôle, on a peint le drapeau national et, sur les vitres, des versets coraniques et en arabe dans le texte : «Ceci est un don de Dieu». Qui oserait le lui reprendre ?
On a cru qu'il s'agit d'un simple tricycle garé, comme tous les véhicules se trouvant au parking de l'aéroport. Mais au moment où on passait, la «cantine» n'était pas ouverte au public, mais il y avait, posée juste à côté, une poubelle contenant une série de boites vides d'harissa en conserve, des boites de fromage vides et autres mets bons pour un casse-croûte bien à la tunisienne.
Curiosité oblige, nous avons jeté un coup d'œil sur l'intérieur du tricycle et nos doutes sont confirmés. Le propriétaire du tricycle vient de se prendre une petite sieste. Où aurait-il tout simplement fermé, le temps de faire ses ablutions et sa prière d'Al-Asr, avant de revenir au boulot?
Comme quoi on n'arrête pas le progrès sous la houlette d'Ennahdha et de ses deux nains.
Z. A.