La Coalition des associations islamiques (CAI) tire la sonnette d'alarme et appelle à la mobilisation, mardi 30 avril, pour empêcher le prédicateur égyptien Mohamed Hassan de faire sa tournée de prêche wahhabite, notamment à la mosquée Zitouna.

Dans un communiqué rendu public aujourd'hui, la CAI, rassemblant plusieurs associations dont l'Union soufie de Tunisie, annonce que la tournée du prédicateur wahhabite égyptien va créer un séisme dans la société tunisienne, diviser le peuple et instaurer «la fitna» (discorde).

Le prédicateur, invité par des associations salafistes et autres proches d'Ennahdha, parti islamiste au pouvoir – toutes créées au lendemain des élections du 23 octobre 2011–, cherche à «propager» son idéologie wahhabite «à travers une tournée dans diverses régions (dans le Grand Tunis, à Beja, Hammamet, Msaken, Kairouan, Mahdia et Sfax) et va conduire le pays dans des conflits dont on ignore l'issue. Ses discours vont susciter des violences d'ordre idéologique et religieux et le pays risque d'être entraîné dans une situation incertaine», lit-on dans le communiqué.

La Coalition des associations islamistes lance un appel aux représentants de la société civile «pour venir nombreux devant la mosquée Zitouna, mardi 30 avril, après la prière d'Al-Asr, afin d'empêcher ce prédicateur d'entrer à la mosquée de la Zitouna et donner son prêche wahhabite».

La même source met en garde aussi le ministère des Affaires religieuses et lui demande d'intervenir à temps afin d'éviter la «fitna» et «ne pas laisser le prédicateur diffuser son idéologie et créer une tension sociale qui risque d'être ingérable».

Avant la révolution, l'Egyptien wahhabite Mohammad Hassan était, selon Mohamed El Hani, membre de l'Union soufie de Tunisie «proche du régime Moubarak. On l'appelait à l'époque le ''âlem al-bilat'' (savant de la cour). Aujourd'hui, il a tourné sa ''âmama'' devenant proche du président Morsi et des Frères musulmans et appelle à l'excision des filles. Nous avons tous les enregistrements».

Z. A.