Le déficit des caisses sociales en Tunisie (Cnrps, Cnss et Cnam), qui continue de se creuser, nécessite des solutions urgentes de la part de l'Etat, en concertation avec les différents partenaires sociaux.
Le ministre des Affaires sociales Khalil Zaouia a reconnu, jeudi, que la situation financière de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (Cnrps) est difficile, indiquant que des mesures urgentes s'imposent afin de garantir les fonds nécessaires pour renflouer la caisse et lui permettre d'honorer ses engagements envers ses affiliés.
Le ministre a précisé que l'insuffisance de liquidité dans cette caisse est imputable à l'exploitation des provisions pour le financement des antécédents accumulés par le régime de retraite au cours des dernières années et qui ont atteint 213,6 millions de dinars (MD) en 2012 en raison de plusieurs facteurs dont notamment les changements démographiques, avec l'augmentation de l'espérance de vie des Tunisiens et, par conséquence, la prolongation de la période de la durée de la retraite.
La Cnrps a bénéficié en 2013 d'une avance de 150 MD attribuée par le ministère de tutelle au titre des régimes sociaux, a aussi indiqué M. Zaouia, rappelant que la caisse a bénéficié également en 2008 et en 2011 de deux avances de, respectivement, 70 et 30 MD, totalement remboursées en 2012.
M. Zaouia a indiqué, par ailleurs, que la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) enregistre un déficit de 70 MD tandis que la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) a enregistré un déséquilibre financier de plus de 50 MD au cours de cette année.
Le ministre a fait remarquer que la réforme globale des systèmes de sécurité sociale nécessite beaucoup de temps, indiquant que le quatrième chapitre du contrat social signé entre les partenaires sociaux et l'Etat souligne la nécessité de revoir tous les régimes de sécurité sociale en se basant sur une étude à réaliser avec la participation des signataires du contrat et des professionnels en vue d'identifier les origines de la dégradation de la situation financière et de la qualité de service dans ces caisses.
Le ministre a, sur un autre plan, souligné la nécessité de garantir la neutralité des directions administratives et techniques de la promotion sociale et leur indépendance, conformément à la circulaire n°6 du ministre des Affaires sociales datée du 22 mars 2013.
Abordant ensuite le chapitre des aides sociales, M. Zaouia a mis l'accent sur l'importance de repenser ce régime qui était utilisé à des fins politiques. Il a appelé à la mise à jour de la base de données des personnes démunies, en association avec la société civile.
Dans ce contexte, il a annoncé que l'opération de recensement démarrera au cours de cette année et s'étalera sur deux ans pour actualiser le répertoire national des familles nécessiteuses bénéficiaires d'aides sociales dont le nombre a atteint, en 2012, 5.000 familles.
I. B. (avec Tap)