Réuni, depuis hier et pour trois jours, à Tunis, le congrès de l’Organisation de la femme arabe (Ofa) se penche sur une stratégie régionale destinée à lutter contre les violences faites aux femmes.


Pour Mme Leïla Ben Ali, qui préside l’Ofa, le but est de «briser le mur du silence» en incitant les femmes à déclarer les faits de violence dont elles sont victimes.
«La violence exercée contre la femme est des plus préjudiciables à son humanité et à sa dignité», s’insurge l’épouse du Président de la République Zine El Abidine Ben Ali. Elle parlait en présence du secrétaire général de la Ligue arabe M. Amr Moussa et des épouses des présidents égyptien, Suzanne Moubarak, libanais, Wafa Suleiman Frangie, soudanais, Widad Babiker, de l’Autorité palestinienne palestinien, Amina Abbas, des Emirats arabes unis (Eau) Cheikha Fatima Bent Mubarak.

 

Etudier l’ampleur du phénomène
Une stratégie en gestation tend à inciter les pays arabes à mettre en œuvre des études statistiques susceptibles de refléter la réalité et l’ampleur du phénomène, a expliqué à l’Associated Press, la présidente de la Commission arabe de la femme pour le droit humanitaire international Monia Ammar. Selon cette magistrate tunisienne, la législation défavorable à la femme arabe aboutit à légitimer l’usage de la violence contre elle. «C’est aussi une question de mentalité à combattre qui réduit la femme à un objet de sexe et aux tâches ménagères», ajoute-t-elle.
Placé sous le thème de «la femme arabe, partenaire essentiel du développement durable», le congrès de Tunis vise à «améliorer la condition de la femme arabe dans le cadre d’une approche fondée sur la corrélation étroite entre les droits civiques et politiques, d’une part et les droits sociaux et économiques, d’autre part», suggère la présidente de l’Ofa.
«L’un des plus grands défis qui se posent dans nombre de sociétés arabes» est par ailleurs de combattre l’analphabétisme «qui frappe une forte proportion de femmes, notamment dans les campagnes», souligne-t-elle. «Brider le potentiel de la femme revient à se priver de la moitié du potentiel de la société», a lancé Mme Ben Ali devant un parterre composée de plusieurs de ses homologues arabes, de ministres et d'experts d'organisations régionales et internationales.

Source : agences.